mercredi 31 janvier 2018



Un monde sans hommes..?

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Salutations les aminches.

Quand le balancier va trop loin dans un sens, il est probable qu'on se le mange dans la tronche quand il aura atteint l'amplitude maximum de son mouvement. Il ne reviendra pas à son point d’équilibre, non, pas tout de suite, profitant de son élan, il ira plus loin dans l'autre sens. 

Et puis il finira bien par s'immobiliser, revenant à sa situation initiale ?

Ainsi, depuis que Weinstein a implosé, les violences faites aux femmes trouvent-elles un exutoire, et pas seulement celles paroxystiques relevant des assises mais aussi les humiliations récurrentes, les présupposés machistes, prémâchés misogynes, prêts à l'emploi. 

Le féminisme Meetoote s'installe t-il durablement ou n'est-il que tendance ?



Frank Griffin est un hors-la-loi. Il part à la recherche de son ancien protégé, Roy Goode, qui l'a trahi. 

Tout se complique pour Frank Griffin quand il découvre que Roy se cache dans une ville nommée La Belle, où les femmes règnent en maître. 

Elles vont tout faire pour se protéger de Griffin.

Et voilà...

Un western vendu comme féministe. 

Un brin abusivement. 

Si l'on en croit le résumé ci dessus que j'ai copié/collé de wikipedia. Où l'on ne parle que des protagonistes masculins. Alors que les 3/4 du cast est incarné par des femmes. 

Il reste que GODLESS est une foutue série et il est tout aussi vrai que les femmes ne sont pas cantonnées à la tenancière sexy et à la lavandière accomplie. 

Elles jurent, elles flinguent...



Michelle Dockery, loin des crinolines de DOWNTON ABBEY (thanks gogod !) est parfaite dans la cowgirl dure à cuire, qui mène de front l'exploitation de sa ferme, l'éducation de son fils et la défense de sa ville. Cela nous change agréablement des taiseux qui comparent la longueur de leur calibre respectif.



Merrit Weaver (échappée de WALKING DEAD, bien vu !) est très juste dans la mal fagottée, garçon manqué et finalement un poil clichée de la lesbienne en devenir. 

Ok. Je cherche le sorpion dans la rangers. 

GODLESS, par la splendeur de ces plans, sa lenteur assumée (au début car cela monte doucement mais fermement en tension), l'excellence de son interprétation est une série surprenante et la vraie bonne surprise de cette fin et début d'année.

Le far west, le vrai. Les hommes tiennent le haut du Stetson, c'est ainsi, que GODLESS s'en exonère totalement et l'on bascule dans un univers parallèle sans lien avec la réalité.

C'est sans doute pourquoi le rôle le plus fascinant revient à un homme : 



Sans doute aussi et surtout grâce au talent de Jeff Daniels qui est superbe d’ambiguïté, de perversité fragile dans le rôle du bandit manchot. Il choperait un prix quelconque que ce ne serait pas immérité. 

GODLESS n'a pas à tenir un flambeau d'une cause, elle a juste à être une bonne série. 

Check.

Et même un peu plus. GODLESS est une foutue de putain de bonne série.




Foutredieu, James Brown le chantait naguère : "it's a man man's world"

Ou pas.


Au sein d’une unité de police très soudée installée dans un quartier miteux de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre, une équipe d’agents de police dévoués lutte contre le crime et essaie de faire respecter la loi dans cette communauté chaotique. 

À la tête de cette unité, la malicieuse et déjantée inspectrice Vivienne Deering est accompagnée de ses bras droits, Dinah Kowalska et Joy Freers. 

Habituée à s’occuper des petits délits quotidiens, l’unité de police se retrouve soudain chargée de démêler une grosse affaire dans laquelle est impliqué une mafieuse implacable qui a failli mourir lors d'un attentat durant les funérailles de son fils. 

La ville est à deux rognures d'ongles d'une guerilla urbaine potentiellement dévastatrice.

Le retour de la série irrévérencieuse de Paul Abbot qui cantonne réellement les hommes à la part congrue sans que cela réponde à un cahier des charges mais parce que, et bien parce que c'est comme ça...

Le danger avec une série policière du type de NO OFFENCE est la répétition. Pour éviter cela, Abbott a la bonne idée de ne pas relancer la DI Vivenne Deering (Joanna Scanlan) et son équipe à la poursuite d’un nouveau tueur en série. À la place, ils se retrouvent à tout faire pour stopper une guerre entre gangs qui pourrait mettre la ville à feu.

Comme lors du premier opus, NO OFFENCE nous régale des réparties vulgaires et percutantes de l'inénnarable Vivienne Deering (au centre) :


Alexandra Roach - Joanna Scanlan - Elaine Cassidy
"Ces  blaireaux à prostate, pas fichus de trouver un clito sans moteur de recherche"

Misses Frange, Madame ronde, et je suis jolie mais dans des limites humainement compatibles, le cast de NO OFFENCE c'est un peu les Normal Girls au pouvoir. 

Chacune dans sa partition, Alexandra Roach dans le rôle du sergent Joy Frears, douce (?), naïve (?), c'est c'la oui, plus dure que l'on ne le croit, qui ne s'excuse pas d'être ambitieuse. 

Elaine Cassidy, écorchée vive, tête brulée, le personnage le moins abouti peut-être mais qui se marie parfaitement dans le trio. 

Et bien sûr l'incroyable commissaire en chef Vivienne Deering, campée avec un abattage époustouflant par Joanna Scanlan, qui entre deux jurons et rasades de scotch mène son équipe avec fermeté et empathie, une vraie maestro. 

Alors si l'on peut regretter une intrigue moins serrée que lors de la première saison, Paul Abott a su se renouveler et nous épargne la disparition d'un enfant, véritable gimmick bien bien crispant des séries policières aujourd'hui. 

Et puis... On se marre ! 

Une série incarnées par des femmes, ni victimes, ni en danger, ni enfermées, et qui parlent entre elles d'autre chose que des hommes qui les entourent. 

Ce n'est pas si courant.


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