dimanche 25 mars 2018


"Longue vie, prospérité et gros budget"


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NuqneH (enfin je crois) les aminches.

Une tendance lourde se dégage niveau série ces dernier temps les filles. On économise sur l'éclairage.

J'avais une ampoule basse consommation dans ma cuisine, elle mettait une plombe à diffuser une lueur blafarde. Les séries, c'est un peu pareil, faut exploser le curseur luminosité du menu télévisuel, pousser le contraste à fond, pour apercevoir une ombre qui se tient dans l'ombre dans un coin sombre. 

J'arrive sur une scène de crime, plutôt qu'appuyer sur l'interrupteur, je vais utiliser ma lampe torche, mieux une lampe stylo, et puis c'est teeeellement novateur, personne ne le fait...

Du coup quand une série prend le contre-pied et parie sur une luminosité qui ne nécessite pas de bouleverser tes paramètres de lecture...


Michael Burnham a été élevée selon la culture vulcaine par Sarek. Elle est la première humaine à avoir reçu l'enseignement du Centre de formation vulcain de l'Académie des Sciences. Quelques années plus tard, en 2256, elle est devenue Premier Officier modèle sur le vaisseau de Starfleet, l’USS Shenzhou, sous les ordres du Capitaine Philippa Georgiou. 

Lorsque le vaisseau est confronté aux Klingons, elle désobéit aux ordres. Cela provoque la destruction du vaisseau et la mort de nombreux officiers, dont le Capitaine Georgiou. Michael est condamnée par la Cour martiale, exclue de Starfleet. Six mois plus tard, elle est transférée sur l'étrange vaisseau USS Discovery, tenu par le Capitaine Lorca.

Sixième déclinaison de l'univers Star Trek, DISCOVERY se déroule une dizaine d'années avant la série originelle. Les coursives sont bien éclairées, et la pénombre permet de distinguer l'action, ST DISCOVERY se distingue donc de la plupart de ses consoeurs. C'est que la forme s'adéquate avec le fond.

En effet, en réaction à l'ère protozérie, les "no prises de tête", genre MAC GYVER, MAGNUM, L'AGENCE TOUS RISQUES ect. Le balancier est allé violemment de l'autre côté et les series se voulant plus ambitieuse, se sont assombries : TWIN PEAKS, X FILES (qui a inauguré en fanfare le règne de la lampe torche...)...

Maintenant les aminches, si l'on excepte les formats courts, comédies pures, BIG BANG THEORY pour la plus connue (et réussie) et autres FRIENDS, ce n'est pas vraiment la fête du sloub...  Torturée, tragique, violente (si l'on regarde sur le câble), cynique etc. La série ne brille pas par son optimisme, serait-il mesuré.

Tout l'inverse du STAR TREK initial, créé par Gene Roddenberry, qui misait sur le progrès, le positivisme et la rencontre avec l'autre. L'était une série humaniste STAR TREK, en avance, avec une femme noire dans les rôles récurrents, ce qui à l'époque...

DISCOVERY s'efforce de répondre au cahier des charges. 

La représentativité des minorités ? 

Check !



Sonequa Martin-Green, qui a eu le flair de quitter un WALKING DEAD en perdition, tient le premier rôle d'une série blockbuster. Femme et noire dans une série qui n'est pas drivée par Shondra Rhimes.

Et elle le tient bien. Belle, juste, sobre et frémissante, acérée et compatissante, elle tient la barre d'une main ferme. Très bon taf. 

Le reste du cast est à l'aune de cette volonté de cocher les cases : les femmes, les aliens, les gays... mais sans que l'on sente un filon politique, la caution démocrate, le progressisme work in progress. Rien que pour ça, thanks aux trekkies. 

La foi en une humanité pas si méchante dans le fond ?

Check !

Même si...

On est en 2017. DISCOVERY ne peut s'extirper de son climax sériel et elle noircit le propos. On est en pleine bataille avec les Klingons. 

Les Klingons ne sont pas du genre primesautiers, cueillons la fleur dans les champs, et puis non, elle est mieux là où elle est. Ils l'arrachent et brûlent le champs au laser pour être bien sûr qu'il n'y a plus un coquelicot pour faire chier.

C'est la gueeeere  donc !

Il faut des couillus pour la mener, pas ces danseuses de la fédération. Gnagnagna...



Jason Isaacs incarne le capitaine Lorca qui se morfondrait sévère à répertorier les formes de vies extraterrestres s'il n'y avait la conflagration avec les Klingons. 

On redoute un moment que DISCOVERY ne sombre dans un militarisme bas du front surtout que le budget conséquent de la série permet des batailles spectaculaires et photogéniques. Ils y ont mis les moyens et ça se voit.

Mais non, Lorca est plus ambigu et DISCOVERY saura proposer un autre sentier que celui de la guerre.

Bon autant l'avouer les aminches, c'est une bonne surprise. 

Même si, malgré le PIB dantesque insufflé dans les effets spéciaux, on n’échappe pas à un certain cheap, quelques raccourcis scénaristiques. 

Même si le gros fail du casting gâche un peu l'ensemble : 



Schazad Latif, qui porte bien son nom, John La Frange étant déjà pris ? le charisme d'une salade d'endive sans vinaigrette. 

Un personnage pourtant clé mais, qui faute d'une écriture plus soignée, d’une direction d'acteur plus serrée ou d'un interprète plus performant, manque sa cible.

Ces réserves n’empêchent pas une adhésion certaine à défaut d'être enthousiaste. Il convient aussi de souligner un twist démentiel en mi saison, on ne le voit pas venir. Twist qui n'est pas gratuit et qui répond à une vraie progression scénaristique. 

Et le cliffhanger final les filles... 



«Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations et au mépris du danger, avancer vers l'inconnu. » 

On veut bien avancer nous aussi.

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