lundi 11 septembre 2017


"Ceci est une histoire vraie.
Les événements décrits ont eu lieu au Minnesota en 2010.
A la demande des survivants, les noms ont été modifiés.
Par respect pour les défunts, tout le reste a été raconté exactement comme cela s'est produit".
***

Hello les aminches. 

Chaussons nos après ski fourrés. Arpentons la neige. 


Le crounch crounch chuintant et croustillant, nos halètements glacés, ont quelque chose d'apaisant. Seuls au monde, notre regard portant le plus loin que nous le permet notre acuité visuelle sur cette étendue blanche et aveuglante. C'est tranquille. Serein.

Le Minnesota donne à voir ce genre de paysage mais il faut se méfier de la neige qui tombe.



En 2010, dans le Minnesota, Emmit Stussy, un businessman renommé dans le monde du parking, vit une vie calme et opulente. 

Son frère jumeau Ray mène, quant à lui, une vie difficile et enchaîne les mauvais coups. 

Alors que Ray a blâmé son jumeau toute sa vie pour ses échecs, l’arrivée d’une personnalité mystérieuse va changer la donne.





Après une première et une deuxième saison splendides, Noah Hawley, show runner de l’anthologie tirée de l'oeuvre des frangins Cohen, remet le couvert avec une troisième saison. Possiblement la dernière. 

Le miracle a-t-il eu lieu, une fois de plus ? 

J'ai lu ci et là, certains tordaient le nez. Comme ce sont les même qui se paluchent devant ce mausolée d'ennui et de radicalité oiseuse qu'est TWIN PEAKS, je ne m'en fais point trop. 

C'est d'l'a balle FARGO. Et cette saison 3 ne démérite pas. 

La direction d'acteur est toujours aussi millimétrée. 


Ewan McGregor, sobres et justes, est idoine dans le rôle de ces poissards de Stussy, débordés par les événements. Bien aidé par son air ahuri et son éternelle jeunesse ('tin  mais l'a quel âge ce type ? Se fait transfuser ou bien..?) il est carrément crédible. 

FARGO nous a toujours réservé quelques méchants d'anthologie et le bad guy de la saison 3 n'est pas piqué des paupiettes. 


David Thewlis, aperçu dans HARRY POTTER, flanque bien les miquettes en vilain doucereux, boulimique, régurgitant ses repas pantagruéliques dans les gogues. 

Enfin...

Enfin... 

Une ode à Carrie.


Carrie Coon. Déjà là dans THE LEFTOVERS.

Carrie est un bon indicateur. Si elle joue dedans, jette-z-y un coup d’œil. L'exact inverse de Nicolas Cage quand on y songe...

Elle est encore parfaite dans ce rôle de femme tout à la fois affirmée et fragile. Un mélange subtil et détonnant.

Tous ces beaux personnages (entre autres, j'en oublie dans ce casting foisonnant) se débattent dans une intrigue précise, ne laissant rien au hasard, cet ennemi... 

C'est un régal que ce FARGO 3, encore. 

Nous réservant quelques épisodes d'anthologie. Ses déjà fameuses (et cultes) séances animées :


Maniant toujours avec une rare dextérité, la violence sèche, le plus souvent imprévue et un humour grinçant, ce FARGO 3 se conclue sur une note plus amère que les fournées précédentes. 

Un regard moins "moral", plus ambigu où chacun peut choisir la fin qui lui convient. 

Et une série qui se conclue sur le beau visage de Carrie Coon, comme une promesse ou une confirmation du monde tel qu'il est...


Magistral...

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