samedi 24 septembre 2016


Hello les aminches.

Nan, je ne vais pas chroniquer les gloires passées mais je débute par la fameuse THE WIRE, SUR ECOUTE en bon gaulois français. 

Bon. Qui a vu THE WIRE ? En entier ? Sérieux ? Sans bailler ? Sans se forcer un petit peu ?

Entendons nous bien, je ne vais aller contre le vent, THE WIRE est une série phénoménale mais c'est une série qui se mérite. Qui ne présente pas un visage aimable et souriant. Pas fun pour une brique, aussi tordante qu'une chanson de Françoise Hardy en 16 tours.

Un peu comme 


THE NIGHT OF conte l'escapade fatale de Nazir, étudiant prometteur qui, suite au désistement d'un pote, emprunte sans permission le taxi de son père pour se rendre à une soirée. Sur la route, il prend en charge une jeune fille, croyant tomber sur un taxi en service. Drogue, sexe torride... et Nazir se réveille avec une gueule de bois fusildassaultée et le cadavre de la jeune fille à ses côtés, poignardée plusieurs fois...

C'est le début d'un long cauchemar. Cette nuit où...

Bon autant vous le dire les filles, THE NIGHT OF c'est du lourd. Du documenté, hyper réaliste, sans musique ou presque, sans effet de manche ni mouvements de caméra superflus. 

De la série vérité en quelque sorte. 

Les portes aux barreaux qui claquent, des dialogues crus et une plongée en apnée dans le système judiciaire américain et son potentiel destructeur. 

THE NIGHT OF se mérite les aminches et je vous avoue que j'ai dû me prendre par les doigts. Passque la concurrence chamarrée de séries rythmées, géniales et bien foutues, se fait rude cette année. 

Néanmoins THE NIGHT OF ne manque pas d'atouts. 

En tout premier lieu le cast. 


Le jeune Riz Ahmed dans le rôle de Nazir. 

Excellent tout du long, jouant avec sobriété et subtilité le mec broyé par le système et sa métamorphose en boule à z, tatouage de reconnaissance, la panoplie complète pour survivre à la tôle. 

Même si cette transformation parait un brin forcée, une ficelle du récit pour nous faire douter de son innocence, nous faire oublier son regard apeuré de biche prise dans les phares.

Et puis les aminches...

Surtout...

Et là, j'envoie les bisous, orgues et fleurs fraîchement cueillies : 


John Turturro. Immense et poignant. 

J'ai mainte fois souligné le supplément que pouvait apporter un acteur ; et des bons il y en eut cette année : Keri Russel dans THE AMERICANS, Wagner Moura dans NARCOS etc.

Mais je voudrais ici vraiment marquer le gnou. 

John Turturro dans le rôle de John Stone, l'avocat de Nazir, un brin looser, perclus d'eczéma, est proprement renversant. Sa plaidoirie, intense, sobre et à mille lieues des défenses convenues des séries juridiques, est un grand moment. 

Grand acteur. On le savait déjà. On le sait encore plus.

Puis, THE NIGHT OF, c'est une ambiance, une tension raciale omniprésente. Nazir est d'origine pakistanaise, arabe pour l'ensemble de la police et système judiciaire New-Yorkais, donc louche, irrémédiablement et immédiatement suspect. 

Cependant, THE NIGHT OF  ne repose pas sur une mécanique de méchants racistes comploteurs, Nazir est factuellement le premier suspect, et les questions sur sa culpabilité se posent. Au sein même de sa famille. 

Ne vous attendez pas à une enquête haletante les filles, une résolution finale léchée et un coupable ex machina "p'tain ! je l'avais pas vu v'nir !". Non. 

The NIGHT OF refuse le bêtement spectaculaire et c'est là sa force. D'autres (dont je ne suis pas) diront sa limite. 

Hormis une pirouette scénaristique facile : le sacrifice assez incompréhensible d'un personnage clé. Excepté le fait que l'on aurait aimé voir plus souvent Box, flic fatigué, minutieux (formidablement campé par Bill Camp). Fors quelques réserves ci et là, THE NIGHT OF et John Turturro nous tiennent ... 

... Jusqu'au bout de la nuit.


In fine... 

Les huit épisodes visionnés, on a sa récompense. 

Ça valait le coup nom d'une couille en bronze ! 

Ça valait le coup.

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