jeudi 9 juin 2016


"Pour savoir de quoi je parle, tu dois avoir connu le genre de nuit qui te flanque à l'hôpital, à chercher quel est le mot espagnol pour "cul de hamster", nom d'un chien !"

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Bien le bonjour les aminches. 
Fut une époque, pré smartphones connectés et syndrome traumatique de la crampe du pouce afférent, une team de scénaristes se réunissait dans une pièce et brainstormait à mouliner de la série.

Une création originale sortie de nulle part, hors l'imagination enfiévrée de nerds gothique accrocs au chips cuites au four. Enfin... De nulle part... Si l'on occulte les références ancrées en nous même qui imbibent nos synapses, les effets de modes qui tsunamisent régulièrement les tendances tendancielles.

Mais de nos jours, les créations se font bouffer le foie et l'on parle plus surement d'adaptations. De films, de bouquins et surtout, ces derniers temps, de comics.


Jesse Custer est prêtre malgré lui d'une petite ville du Texas. 


Cette dernière est habitée par une mystérieuse entité qui donne le pouvoir à Jesse, de plier les gens à sa volonté. 


Jesse décide donc, avec sa petite amie un jour sur deux, Tullip et un vampire irlandais nommé Cassidy, de se lancer dans une quête pour littéralement trouver Dieu.



La série PREACHER est diffusée sur AMC qui héberge une autre série tirée d'un comics, légèrement confidentielle, THE WALKING DEAD.

Z'ont dû sentir le filon les pontes d'AMC et tentent à nouveau la culbute. Ils ont donc choisi un comics franchement barré du non moins déjanté Garth Ennis, qui délivre à ses nombreux disciples des comics bien en zag et de qualité. 

L'on pouvait craindre que le passage sur petit écran affadirait le propos mais à la vue du pilote... Et bien, pour l'instant l'irrévérence et le nanawak étrangement maîtrisé de Garth Ennis sont fidèlement pélochés. 

Le casting est pilpoil ! 


Le berger plus égaré que ses brebis, le bon pasteur Jesse Custer est incarné avec justesse par Dominic Cooper, aperçu ça et là, dans la mini série sur Ian Flemming par exemple. Ne m'avait pas laissé un souvenir ébloui mais il s'en sort avec les honneurs, la bible à la main et la clope au bec. 


Ruth Negga joue la copine intermittente de Custer. Ruth aperçue dans MISFITS, CV solide, alternant films d'auteurs et commerciaux, est particulièrement à l'aise dans un rôle de badass sexy, au caractère bien trempé.

Mais le gros plus du cast : 


Jospeh Gilgun, lui aussi venant des MISFITS, où il faisait déjà un sacré numéro. Dans le personnage d'un vampire irlandais alcoolique à l'accent prononcé, il cabotine avec beaucoup de talent et prend la lumière, ce qui, pour un vampire, est une foutue performance !

Le pilote, furieusement frappé, enchaîne les péripéties sinueuses, entre entité extra terrestre, méchants texans qui mangent les sachets de thé au lieu de les faire infuser...


Le savoir faire des show runners empêche le pilote d'adopter la trajectoire erratique d'une boule de flipper Parkinsonienne mais le danger est là. De verser dans le nanawak illusoire. 

Cependant, à la vue du pilote, jouissif et hilarant, on se dit que la messe mérite d'être bien troussée et on croise les chapelets.

Bon...

Tant qu'à adapter un comics, autant la jouer sécure...


Hanté par un sombre passé, Kyle Barnes se décide à faire face à ses propres démons. 

Avec l'aide du révérend Anderson, il exorcise les âmes possédées dans l'espoir de trouver des réponses à ses propres tourments. 

Ce qu'il va découvrir pourrait aussi bien changer son destin que celui du monde... à jamais.

From the creator of THE WALKING DEAD. 

Avec la voix basse, la bouche remplie de gravier et un cancer du poumon avancé, si possible. 

Tiré d'un de ses opus, Robert Kirkman, transpose son comics OUTCAST pour une petite chaîne câblée. Et il fait bien de choisir un diffuseur confidentiel vu la noirceur du propos et la violence de certaines scènes.

L'exorcisme est tendance cette année les filles. Après DAMIEN, suite du film LA MALEDICTION et ratage complet, avant l'adaptation de L'EXORCISTE, modèle étalon du genre, Krikman, jamais en retard d'un cynisme commercial bien compris, propose ses lévitations et contorsions avec craquage des os réglementaires. 

Je ne suis pas un grand fan de ce genre cinématographique mais je ne crache pas sur un peu de frisson voire une bonne flippade...

Et on est servi, bien servi. 

Mais commençons par le début. 

Le générique de OUTCAST est de toute beauté, dans la même veine que WD mais en plus aérien, une musique stressante. On est déjà dans l'ambiance. 

Et la première scène de ce pilote. 

Effectivement...

On ne va pas se marrer. 

Voir un garçonnet fixer un insecte en se grattant compulsivement la jambe n'est pas effrayant à priori. 

A priori...

Kirkman connait ses gammes et sait que décaler nos têtes blondes, mettre un enfant à la marge, 

IL N'Y RIEN DE PLUS FLIPPANT

Cette première scène est une foutue réussite, sous tension, nous maintenant subtilement crispés, attendant le sursaut de peur libérateur...

Kirkman prend son temps ensuite, pour poser ses personnages. 

Du jeune homme perturbé, Kyle Barnes, le Paria du titre, interprété honnêtement par Patrick Fugit : 


Au prêtre sage, avisé et terrifié, incarné avec une sobriété empathique par Philip Glenister, vu dans la chouette série anglaise LIFE ON MARS : 


L'ensemble du casting nous fait croire à cette cavalcade de démons de l'enfer dans la petite ville de Rome (ach, gross clin d’œil...).

Kirkman aligne les poncifs du film d'exorcisme, lévitations, voix déformée, maison biscornue et toutikiki. 

Et pourtant on ne ricane jamais... Pas un instant...

Contrairement à PREACHER, OUTCAST baigne dans un sérieux papal mais jamais pesant. 

On s'attache vite au jeune anti-héros, pourchassé, traqué, trimbalant une palanquée de traumatismes pesants.

Et la scène pivot de l'exorcisme fera parler, d'une violence crue, non complaisante, elle rappelle que les démons c'est caca...


Un pilote maîtrisé, surprenant et d'une sobriété bien venue... 

Mais je crains la répétition, un exorcisme / révélation par épisode. Une sorte de procédural sacerdotal qui peut entraîner une certaine lassitude. 

En attendant...

Je vais vérifier mon placard et dessous mon lit...

Juste pour être sûr...

2 commentaires :

  1. "Preacher" est MA série du moment ! Celle qui fait vraiment du bien par où elle passe, drôle, gore (et pourtant, le gore, c'est pas spécialement mon truc, mais j'ai rarement autant ri avec une tronçonneuse...) et incroyablement fun ! Je crois que ma scène culte reste celle de la "baston mort/résurrection" dans la chambre d'hôtel ! Il me reste 2 épisodes à voir pour cette première saison, dont je compte bien profiter très bientôt...

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  2. C'est vrai que la baston dans la chambre d'hôtel est un grand moment. La fin de la saison est dantesque tu verras !

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