jeudi 11 février 2016


Bien le bonjour les aminches. 
L'autre jour, bénéficiant d'une offre promotionnelle, censé nous chopper par les baluches et le porte feuille, les chaînes Canal + nous furent accessibles à ma douce et moi. Nous pûmes ainsi mater quelques épisodes de la série TUNNEL.

Et ce qui m'a frappé le plus, c'est que juste avant le générique, Canal + ose, a la prétention clairement invraisemblable, de nous balancer son fameux "création originale". 

SANS DÉCONNER ??? BULLSHIT OUI !!

TUNNEL est le remake, plan par plan, dénouement compris, d'une série nordique BROEN, qui n'est même pas crédité au générique. La mauvaise foi intellectuelle de ce "création originale" me reste en travers de la gorge. 

Mais n'en déplaisent à Claire et Frank Underwood, la dernière série de Canal n'a rien à voir avec HOUSE OF CARDS. Une vraie création originale pour le coup.


Francis Laugier y est presque. Il a surpassé son adversaire dans le débat d'entre deux tours et la présidence de la République Française lui tend les maroquins. 

Dans une ultime tentative pour inverser la tendance, le pouvoir encore en place tente un coup en investiguant l'office HLM de Dunkerque dont Philippe Rickwaert, vieil ami du candidat est l'administrateur. Office HLM qui a servi à financer la campagne de Laugier. 

Laugier, redoutant de se vautrer la dernière marche, lâche son vieux compagnon. Rickwaert, qui ne manque pas de ressources, sauve son cul, perd la confiance du désormais Président Laugier.

Les deux hommes vont tout faire pour se neutraliser l'un l'autre.

BARON NOIR les z'enfants. Une rare incursion dans le domaine de la politique pour une fiction française. 'Lors, 'videmment, la comparaison avec le mètre étalon HOUSE OF CARDS est inévitable. BARON NOIR est bien moins glamour que sa comparse Etazunienne, plus réaliste, sans que cela joue en sa défaveur. 

Là ou HOC joue pleinement l'ivresse des cimes, les délices exquis du palais, BARON NOIR nous plonge dans le cambouis quotidien des circonscriptions du cru, loin de Paris et des ses couloirs marbrés. Et c'est passionnant. 

L'autre, disons, expectative de BARON NOIR est son casting.


Niels Arestrup est à l'aise dans le rôle de Laugier, Mitterrandien en diable, matois et impitoyable. Anne Mouglalis joue sobrement le rôle (un poil ingrat pour l'instant) de la conseillère Enarquienne du président, membre clé des experts playmobil, garde rapprochée du nouveau monarque élyséen.

Mais la part du lion est dévolue à l'ami Kad Merad. Fini le Kamoulox.


Le premier rôle dramatique pour Kad Merad, le Baron Noir du titre. Les premières minutes sont un brin aléatoires, puis la composition énergique de Merad, véritable boule de nerf, pile électrique, à la recherche permanente d'un échappatoire, d'une solution, emporte le marteau et on adhère. 

Un beau personnage ambigu que ce Rickwaert, fils d'ouvrier assoiffé de revanche sociale, qui cherche à ne pas perdre totalement ses idéaux et qui a du mal, 'tain ! Un mal de chien. Coté face, il est un pourri , sacrifiant ses ami(e)s, poussant un compagnon de lutte au suicide pour garder son poste. On ne peut tout à la fois l'aimer (pas possible) et le détester complètement. 

BARON NOIR a aussi la bonne idée de nommer les trucs. Laugier et Rickwaert sont du parti socialiste, Les Républicains, le Front National, tout le monde est là, pas d'acronymes foireux pour détourner le regard. 

Et surtout l'on voit les petites mains. Les militants de base, prêt à tout pour seconder, aider, Rickwaert dans sa quête de vengeance. L'on voit ainsi les petits trucs : recoller les affiches du candidat concurrent dès qu’elles sont collées (classique), repêcher au fil de fer les tracts adverses dans les boîtes aux lettres....

Les petites manœuvres crapoteuses, les magouilles locales ne sont pas évacuées et sont montrées sous un jour inédit. 

Alors certes, on éviterait volontiers certaines scènes inutilement didactiques mais hors ce bémol, BARON est pour l'instant une série réussie, addictive, sur une musique originale bien foutue


A voir sur la distance mais les deux premiers épisodes nous donnent à voir que finalement...

... Dunkerque vaut bien Washington. 

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