dimanche 10 janvier 2016


Bien le bonjour les aminches. 

Dans un monde en perpétuel changement, où un I Phone en remplace un autre tous les 3 mois avec une lettre en plus ou en moins et un chiffre supérieur au précédent, il est réconfortant de se raccrocher à quelques vérités absolues. 

On lance un truc en l'air, il retombe.

Syfy mouline des bouses au mètre depuis BATTLESTAR GALACTICA.

Mais il arrive que ces paramètres rassurants, bien définis, soit battus en mèche, qu'une brèche lézarde le mur porteur de notre vision de l'univers. 

Lancez un truc en l'air, il tombe toujours.

Du côté de Syfy...



Un beau jour, tous les appareils électriques se mettent en pause. Les avions long courriers se posent lentement au sol (jolie scène) comme un enfant accompagnerait en douceur une bulle de savon.

Peu de temps après, un immense vaisseau spatial apparaît et un alien, répondant au nom de Karellen, propose aux terriens, un âge d'or : plus de guerre, de misères, de famines, finito !


Mais que cela cache-t'il ? Le Karrellen ne nous cacherait pas des trucs des fois ? Et pourquoi ne se montre-t-il pas ? 


CHILDHOOD'S END est tiré d'un roman d'Arthur C Clarke. Pas le premier pingouin de la banquise. Clarke qui propose une SF quasi philosophique, frôlant le métaphysique, s'y vautrant même parfois outrageusement (2001... Que ceux qui ont entravé la fin lèvent la main ? Personne ? Mais quelqu'un a-t-il lu 2001 ?).

Bref Syfy ne va pas chercher la SF la plus facile, point de vaisseaux spatiaux filant majestueusement dans l'espace infini ou si peu. C END pose plutôt une question plus profonde qu'il n'y parait : quand on te fait un cadeau, le geste est-il totalement désintéressé ? Certains humains rechignent ainsi à accepter une planète pacifiée, égalitaire et fraternelle, flairant la couille enfouie dans le potage. 

La vision de la série (je ne sais si c'est celle de Clarke, n'ayant point lu le roman) est que cette pacification ultime, les humains gambadant le ventre plein, aboutit nécessairement à un ennui profond et la fin de toute créativité. Je me demande bien pourquoi. Dans un monde en paix, on n'écouterait plus de musique, on ne lirait plus, on ne créerait fatalement plus ? 

Ce bémol mis à part, C END tient plutôt ses promesses et ne s'enferre pas dans un dénouement brumeux. Le twist final du pilote est même assez savoureux si l'on joue le jeu d'un kitsch discret.

Le casting tient bon la note. 



Mike Vogel (aperçu, malheureusement pour lui, dans INTO THE DOME) est juste. C'est toujours agréable de voir un acteur redresser la barre. Dans le rôle de Ricky Stormgren modeste fermier, porte parole de Karellen, , distingué par celui-ci et postulant à ce titre au rôle (non désiré) de nouveau prophète ; il s'en sort vraiment bien.

L'autre atout du cast est Tywin.



Charles Dance prête sa voix doucereuse à Karrellen. On la flaire bien là l'anguille sous cloche, pas vrai ?!

C END propose une SF adulte se coltinant des thèmes passionnants et ne nous rabâchant pas une religiosité empesée, ce qui n'est pas si fréquent. Comme le rétorque Karrellen à Ricky lui reprochant de rester invisible et par là même d'entamer la confiance des Terriens :

"Vous faîtes bien confiance à un Dieu que vous ne voyez pas".

Bon les aminches, on n’échappe pas totalement à une métaphysique cosmique mais je n'en dirai pas plus. 

Alors oui C END n'est pas exempte de défaut, ce n'est certes  pas la série de l'année mais elle vaut quand même une accélération luminique. Tentez le voyage les filles, pourquoi pas, juste trois épisodes pour boucler la boucle. Et voir si la bulle de savon éclate.

Ça frémit du côté de Syfy, indéniablement. 



THE EXPANSE oui, certes, , mais j'attends d'en voir plus avant de me prononcer et de me trouver une autre vérité absolue.



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