vendredi 11 septembre 2015


Coucou les filles. 

Je ne suis guère friands des nouvelles d'habitude. Je ne goûte guère les quelques pages volantes qui me semblent effleurer le sujet. Je préfère le roman voire le bon gros pavé feuillu, cela ne me fait pas peur. 

Cela peut sembler dommage et cela l'est sûrement. Je passe, sans aucun doute, à côté de quelques merveilles, *soupirs* je le rajouterai à ma liste des occasions manquées. 

Mais bien entendu chaque règle souffre quelques exceptions pépitales aurifiées. 

« Mon nom est Légion, parce que nous sommes nombreux. » Ainsi parle le démon dans l’Évangile de Marc. Le héros de cette nouvelle, Stephen Leeds, surnommé Légion, est un être multiple : très intelligent, il peut apprendre n’importe quoi en très peu de temps, mais extériorise tous ses savoirs sous forme d’hallucinations, qui sont autant d’aspects de lui-même. 

Il vit reclus dans une grande maison, entouré de ces nombreuses entités hallucinatoires, toutes dotées de compétences hautement spécialisées. Il est riche, car il loue ses services à qui peut se les payer. 

Un jour, il est engagé pour enquêter sur la disparition d’un scientifique, inventeur d’un objet très particulier : un appareil photo capable de prendre des photos du passé…

Voilà bien le principal reproche que l'on peut faire à une courte nouvelle qui fait office de compliment paradoxal : c'est foutrement trop court. 

Le pitch de départ est assez génial. Leeds est-il un mutant ? Un surhomme ? Ses hallucinations sont-elles réelles ? Se situent-elles sur un autre plan que lui seul peut percevoir ? 

A ces questions, les quelques pages de ce court récit ne répondront pas à toutes, mais quelle Vista ! quelle énergie ! Une belle maestria au service d'une belle idée. 

L'ami Brandon parle de développer son LÉGION, je ne saurais trop le motiver à sauter le pas, le perron et le pallier.



Dans le Nevada, un gang de motards, anciens du Vietnam et d'Afghanistan, sillonne les routes désolées. Errance, trafic, violence, la bande n'a rien de dociles enfants de choeurs. 

Lorsqu'ils sont pris en chasse par un camion fou, tout porte à croire que c'est pour les éliminer jusqu'au dernier. 

Commence alors une chevauchée impitoyable. La ruse, le risque, la vitesse ne suffiront pas. Non, le seul moyen pour ne pas mourir : ne jamais ralentir...




Cela ne vous rappelle rien ce synopsis. Allons un représentant de commerce fatigué poursuivi par un camion fou. Vraiment rien ? Z'allez ici les aminches...  son premier film.

A l'origine, c'est une nouvelle (et ouais) de Richard Matheson, monstre sacré de la SF US (donc de la SF) qui nous a donné quelques chefs d’œuvres : L'HOMME QUI RÉTRÉCIT, JE SUIS UNE LÉGENDE (à des distances stratosphériques de la version Blockbustérisée Will Smithienne) etc. 

King, un expert des nouvelles s'il en est (et il en est!), et son fiston Joe Hill rendent un bel hommage.

Ils installent un vrai climat et posent des personnages qui sont plus que des silhouettes éthérées, le tout en quelques pages. 


Du bon taf qui se lit aussi vite qu'une Harley surgonflée sur une route du Nevada.




Que s'est-il passé le samedi 17 juin au Calpe, l'hôtel-bar-discothèque, où viennent s'amuser les jeunes Australiens ? Par quel enchaînement en est-on arrivé à ce « tableau d'ignominie, d'effroi et de confusion » décrit par le procureur ? 

Les frustrations de John Verdon, après une dure semaine de travail aux abattoirs, ont sans doute pesé lourd... 

Mais il n'est pas le seul à s'être laissé entraîner par ses pulsions vers l'issue fatale.




Excellent. Oui mais...

Kenneth Cook, derrière le paravent d'une écriture clinique, se comporte comme un auteur démiurge omnipotent. 

Il maltraite ses personnages, les tord, les chiffonne, les recrache. Insondable concentré de bêtise, on a l'impression de voir un Ettore Scola de plume, celui d'AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS.

Voir ce ramassis d'abrutis avinés, de combinards magouilleurs franchement dégueulasses, de pathétiques inadaptés sociaux se percuter pour provoquer un précipité de violence primaire, est assez réjouissant certes, mais écœure un brin itou. 

Néanmoins on peut apprécier le déroulé impeccable de l'intrigue, la langue minutieuse, et parfois tordante c'est vrai, de Kenneth Cook. 

Et la chute ! Totalement inattendue !


Bon faut que j'vous laisse les aminches. J'ai mon quintal de SF à mâchouiller.


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