jeudi 3 septembre 2015


"Bon les gars réunion de crise.
- Qu'est ce qu'il y a Boss ?
- Ce qu'il y a ? On se se fait bouffer le cul voilà ce qu'il y a et sans prendre son pied !
- Non attendez patron, ce n'est pas si...
- Pas si... Quoi ! Attention Lampion, attention ! 'Tin on est HBO oui ou merde ! Il n'y en a plus que pour Netflix bordel à queue ! Il nous sorte une série toutes les semaines ! FUCK ! Allez zou tout le monde à la coke et je vais vous booster la créativité moi ! 
- ...
- 'Tin TRUE DETECTIVE ! Quand on y pense... Misère ! On se sort les doigts du trouloulou là ! Fini le club Med, bienvenus au club Medellin, je vais te manager tout ça à la Pablo Escobar moi ! Ça va tourner j't'l'dis !"

C'est vrai qu'ils font fort Netflix, on a du mal à suivre. Il taillent de sacrés soupières les filles !

La toute dernière création de la nouvelle donne câblée US s'intéresse au trafic de drogue et pour sa première saison se penche sur le monstre, l'antipape, de la poudreuse : Pablo Escobar.

De son ascension vertigineuse, sa flamboyance à sa chute.

Si je devais définir NARCOS, j'emploierai un mot que je n'aime guère : efficace. Foutrement efficace ! 10 épisodes qui filent comme une ligne de coke dans les narines d'un trader ou un mannequin dépressif.

Seulement 10 épisodes . Voilà l'un des problèmes. Pour faire tenir plus d'une décade d'une vie tordue, d'une guerre qui ne dit pas son nom en 10 épisodes, faut pas traîner et NARCOS ne lambine pas. Dans les 8 premiers épisodes, elle met le pied au parquet et coupe les câbles de frein, cela se calme un peu au dénouement. 

Heureusement la voix off de l'acteur Boyd Holbrook incarnant l'agent de la DEA Steve Murphy nous accompagne dans les arcanes de la farine en paquet.


Bon autant vous le dire, Boyd Holbrook a le charisme d'une endive qui serait timide. L'est bien terne et peine à nous montrer un agent au bord de la rupture. De toutes façons on n'a pas le temps de développer les personnages, de les épaissir. 

Les choses s'arrangent un peu avec son coéquipier l'agent Pena, joué par le plutôt bon Pedro Pascal.


Bien plus présent que son terne acolyte mais il n'a guère de matériel à défendre l'amigo Pedro. 

Toute la couverture, sommier et couette en pilou est prise par El Diablo. 


Wagner Moura avec sa silhouette débonnaire, son air de papa gâteau tristounet prête son talent à Pablo Escobar. 

Oubliez Tony Montana, Al Pacino sur pile, un tic facial toutes les secondes. Pablo Escobar est calme, limite cool et paternaliste mais il vaut mieux éviter de voir son visage se fermer. Et surtout, surtout... d'en être la cause. 

Wagner Moura fait un excellent taf, tout en subtilité. Il incarne un Pablo Escobar plus rusé qu'intelligent, prêt à tout pour son business et éviter l'extradition dans une cellule américaine. Il mettra son pays à feu, à sang et tripes à l'air. A un point qu'on a du mal à imaginer. Il faut dire qu'une fortune personnelle de 30 milliards de dollars(!!!), cela aide à mener une guerre interminable.

NARCOS doit beaucoup à son interprète principal. 

Et puis l'histoire..! Démentielle. 

Bigger than life, tristement. J'ai appris plein de trucs sur cette période et ce conflit. C'est proprement inconcevable ce que Pablo escobar a fait de son pays. Il faut dire qu'il est un redoutable tacticien et surtout qu'il ne recule devant rien. La marche arrière il ne connait pas. L'empathie, ne serait ce que la plus élémentaire appartenance à une humanité commune,  lui sont aussi étrangères qu'une bouteille d'eau minérale pour un Irlandais moyen.

NARCOS est extrêmement documentée, vise à un réalisme (magique) sud-américain. 

Une thema d'Arte plus nerveuse, speed et bien foutue en somme. 

On assiste un peu éberlué à la trajectoire sanglante de Pablo Escobar. On s'attendrait presque à voir le croque mort de Lucky luke le suivre pas à pas.

Escobar va sarabander tout le monde. Il va faire sauter tous les repères moraux d'un pays et d'une société à la dérive hors quelques justes, de vrais héros tragiques.



Cela étant posé, NARCOS est une série sur le commerce de la drogue selon les dires des show runners et non sur Pablo Escobar. Mouais... La saison 2 sera apparemment toujours centrée sur cet ignoble Némésis. Je suis curieux de voir si le deuxième chapitre sera aussi réussi. Les show runners vont-ils éviter la lassitude (l’écœurement) ?

So,  NARCOS ?

Si l'on résume les aminches : 

Une voix off omniprésente, omnisciente, un poil pesante, toujours en quête du bon mot, de la sentence qui claque ? Ok. 

Un acteur morne ? Ok. 

Des caractères manquant de réelles profondeurs ? Ok.

Mais pas un seul temps mort et quand on dit d'une série qu'elle aurait méritée une saison plus longue...

De la bonne came quoi*

* Si c'est pas une conclusion bien foireuse ça !

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