mardi 25 août 2015


Coucou les aminches.

Ah la torpeur estivale... Les températures montent, montent et les trombes d'eau électrifiées viennent refroidir le mercure. 

L'été, le ventre mou (oui bon moi c'est l'Irlande et ses fish and chips arrosés de Guinness) de la production sérielle. Peu de pépites à se mettre sous les yeux. HELL ON WHEELS aurait dû s'arrêter, HANNIBAL plonge allègrement dans l'expérimental pour nous faire oublier qu'on a déjà vus les films et que l'on connait le script. 

Du coup soit l'on retrouve les saveurs d'antan pour revisionner avec plaisir une très chouette production anglaise (j'y reviendrai), soit l'on tente quelque chose d'autre, une anthologie britonne, elle itou, qui nous avait échappé, une mini série anglaise en 4 petits épisodes : ONE NIGHT.


Tout commence avec un simple paquet de chips qu'une adolescente, Rochelle Gooding, lycéenne brillante qui rêve d'aller à Oxford,  jette devant la maison de Ted Dennis, un commercial rattrapé par la quarantaine, pris par son boulot et qui tente de donner à sa femme une vie confortable à défaut d'être heureuse.

ONE NIGHT adopte le même schéma narratif que le film de Kurosawa RASHOMON, à savoir raconter la même histoire vécue par des protagonistes différents, multiplier les points de vue pour tenter de capter une vérité qui ne sont que des vérités différentes mais toutes légitimes. 

Je ne suis guère friand de ces séries sociales, je préfère les œuvres de genre, policières, fantastiques, horrifiques etc, moins exigeantes. Il faut se lancer dans ce genre de drame réel en plein cœur de l'été, la flemme quoi...

Mais aiguillonné par une amie de moi, bonne conseillère et connectée, j'ai tenté le visionnage et bien m'en a pris. Tout d'abord, les showrunners savent créer une réelle tension, et la renouveler, car une fois le pilote achevé l'on connait les grandes lignes du bouzin, si vous avez tout suivi.

Là où c'est réussi, c'est que tout se joue dans les petites lignes. Les failles, les détails qui d'une vision à l'autres, d'un pan de vie à un autre schéma d’existence, métamorphosent sous nos yeux les péripéties et cette foutue nuit prend sens. 

L'attention portée au personnage est soignée. La caricature est évitée soigneusement. Quand le cadre moyen fait remarquer, plutôt respectueusement, que la jeune fille pourrait ramasser son paquet de chips et le jeter dans une poubelle, je vois tout à fait ma tendre et douce le dire.

A partir de là, tout s’enchaîne inexorablement, un engrenage implacable bien huilé par des acteurs confondants de naturel. 

La problématique sociale, derrière le suspense et le procédé de mise en scène brillant, résonne particulièrement à nos tympans. Il ne suffit pas de planter des cyprès pour ignorer la Téci voisine, boucher la vue ne masque pas une exclusion pernicieuse. Vivre dans ces barres d'immeubles n'excusent pas des comportements inexcusables. 

Si ONE NIGHT n'atteint pas l'incandescence phénoménale de SOUTHCLIFFE, c'est quand même du bon boulot, la marque une fois de plus du savoir faire outre Manche.


Tout ça pour un paquet de chips...

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