vendredi 14 août 2015


"Bonjour Nic. Installez vous. Alors c'est un beau carton que cette première saison 1 !
- Oui Monsieur, à vrai dire, je ne m'attendais pas à un tel accueil.
- je vais être franc avec vous Nic, nous non plus. Bon et cette saison 2 ?
- Et bien je vous avoue que je ne me suis pas encore attelé à l'écriture...
- Il faut s'y mettre mon garçon. Battre le fer ! 
- C'est à dire, je pensais avoir un peu plus de temps. En outre, après la réception de la première anthologie, je ne voudrais pas rater la seconde.
- Allons allons mon petit, je vous fait, ON vous fait confiance. Vous ne nous décevrez pas, j'en suis certain."

Cette scène est imaginaire les aminches mais elle est crédible. Les grands pontes de HBO, éberlués par les critiques louangeuses, les audiences performantes et une communauté spontanée de fans acharnés, ont commandé fissa une deuxième saison de TRUE DÉTECTIVE.

Le show runner Nic Pizzolatto devait avoir une bonne grosse pression et les testicules comme des raisins secs oubliés au fond du sac à dos. A-t-il manqué de temps ? S'est-il retrouvé devant une page blanche ? Toujours est-il que la saison 2 de TD est une vaste plantade !

Attention les filles, avant d'aller plus loin, sachez que je vais spoiler et dévoiler quelques moments clé de l'intrigue.



Bon rappelons en deux mots le pitch :

Tout se déroule dans la banlieue de  Los Angeles, dans la petite ville imaginaire de Vinci. Ben Caspere, le comptable d'un ancien mafieux, Frank Seymion, est retrouvé salement amoché, torturé, énuclée, parfumé à l'acide, bref salement dérouillé sur une aire d’autoroute. 

L'ancien motard de la police, l'agent Woodrugh, mis à pied pour une prétendue fellation contre un sauté de PV, est celui qui est tombé sur le corps. 

L'ancien mafieux, le maire de Vinci (corrompu jusqu'à la moelle, parce qu'il n'y a plus rien après la moelle), la police toute pourrite de Vinci, greffent sur l'investigation qui commence un flic véreux et manipulable Ray Velcoro.

Une team d’enquêteurs se met en place avec Woodrugh, Velcoro ; fine équipe chapeautée par la shérif Antigone (sic) Bezzerides. 

Voilou. Pas de tueurs en séries. L.A à la place de la Louisiane et un casting élargi.

Et on ne gagne rien mais alors rien de rien , peau de zob, au change. 

Un mot du casting : 

Colin Farrel / Rachel Mc Adams / Taylor Kitsch  / Vince Vaughn
Colin Farrel (aka ray Velcoro), comme souvent, est bon une fois sur deux. Il reflète par moment excellemment bien la douleur et le naufrage de son personnage. Son visage se ferme, ses yeux s'embuent et il le fait bien. Mais la scène suivante, il a l'air de se réveiller d'un long coma et se demander ce qu'il fout là.

La charmante Rachel Mc Adams (aka le shérif Bezzerides) est, parait-il, la rare satisfaction du casting, si l'on en croit les critiques. Je la trouve singulièrement crispante avec sa pitite moue plaquée sur son minois et son pitit air de dure à frire. Pas franchement crédible. 

Taylor Kitsch (aka l'agent Woodrugh) fait ce qu'il peut (et il peut peu) dans un rôle casse gueule, mal écrit. Un homme qui n'assume pas son homosexualité  mais alors vraiment pas. Genre le fils aîné d'une famille pour Tous qui joue à touche kiki avec cousin Jules dans le grenier et qui le vit mal. Il fronce beaucoup les sourcils pour montrer qu'il est tourmenté, impliqué et pas content.

Enfin Vince Vaugnh (aka Franck Seymion) contourne le problème. Il ne joue pas. Ou si peu. Au début, je le trouvais sobre mais son jeu se révèle mécanique. "'Tin y a un automate qui a bouffé Vince Vaughn !".

Autant vous dire les filles que l'on est à des années lumières du magnétisme incandescent de Matthew McConaughey et la composition tout en finesse de Woody Harrelson. 

Mais il serait un peu facile de  rejeter le blâme uniquement sur le casting. La direction d'acteurs se montre plutôt flottante, il y a du mou dans le gnou ! Mais surtout ces rôles sont peu charpentés, mal écrits. On s'en cogne les baballs à grands coups de pelles des personnages. 

La fin tragique des 3/4 du casting nous laisse aussi froid qu'un rictus de Poutine. 

Et puis le script. Misère...

Le synopsis de la saison 1 n'était pas à mon sens ce qu'il y avait de plus réussi. Mais cette saison 2.... On dirait Toto et Carambar sous cocaïne  le pourquoi du comanche est un brin grotesque et tombe totalement à plat. Foutrement foiré.

La forme ne brille guère mieux. Là où un seul réal avait tourné l'intégralité de la première anthologie, 8 différents se sont succédés aux manettes, certains plus doué que d'autres. Certes il y a bien quelques plans ici et là, les rubans d'asphaltes en vue aérienne joliment filmés, et une scène de fusillade au mitan de la saison bien sentie, percutante et assez rare pour une série télé. 

In fine, je crois deviner ce que Nic voulait faire : du Lynch mâtiné d'Ellroy. 

Lynch pour le coté barré, étrange et onirique de certaines scène. mais comment dire, c'est un poil gênant, on frôle le ridiculous, le tootoo much : 


Ainsi les conversations entre Frank et Ray dans un bar, où ils se balancent des  lignes de dialogues sentencieux suivi de silences signifiants tandis que une chanteuse susurre une chanson déchirante sur les occasions manquées derrière eux... 'Tin on dirait un sketch des inconnus parodiant le cinéma d'auteur Suédois.

Ellroy pour l'intrigue complexe, les destins brisés et la fatalité qui s'acharne encore et encore. Comment dire... Je vais m’arrêter là, ok les filles?

Bien peu de satisfactions donc, la scène de fusillade dont j'ai déjà parlé qui lance un reboot de la saison, prometteur mais qui pschitt. 

Un générique, tout aussi beau que celui de la saison 1 avec une chanson de Léonard Cohen il me semble.



Sinon les aminches. Pfiout...

Un épisode final loupé quelque chose de bien (un cas d'école). Des longueurs et des scènes qui ne servent à rien. Des personnages peu attachants ni charismatiques. Une intrigue ni complexe, ni trop simple mais foireuse surtout. 

Bon allez Nic c'est la fin du calvaire. La saison 2 de TD a fait des audiences satisfaisantes et HBO n'a aucune raison de ne pas en commander une troisième. 

Attention fiston ! Un faux pas ok. Pas deux. 

Mais pas de pression gars hein ? Tranquille...

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