mercredi 10 juin 2015


Bonjour les filles.

Clafoutine me faisait récemment remarquer...

"J'ai rien dit moi
- Non mais c'est pour mon accroche là"

... Que les séries télévisuelles sont devenu le modèle d'expression où la péloche se fait audacieuse. Surtout venues d'outre atlantique, le septième art s'y contentant d'empiler les blockbusters. 

Regardez David Lynch, ne trouvant plus de financement pour ses films barrés, il va ressortir TWIN PEAKS de sa naphtaline culte. Voyez Steven Sorderbergh qui nous claque THE KNICK...

Certaines séries s'éloignent ainsi des rivages apaisants du consensuel pour tenter et expérimenter. Bon... Certaines font un brin semblant... 

Aspartamental 


Une femme seule dans une ruine d'église, puis l'apparition d'hommes lui parlant jusqu'au coup de feu, son décès et un moment hors du temps mêlant irrévocablement huit individus jusque-là ordinaires. 

Éparpillés aux quatre coins du monde, leurs vies et leurs secrets s'entremêlent. Ils courent un grand danger, celui de se faire capturer par une organisation qui veut les capturer, les tuer ou faire d'eux des cobayes. 

Aussi les huit individus cherchent à savoir ce que ce bouleversement pourrait entraîner sur la planète des hommes.

Boing.... Boing.........  Ça fonctionne mieux avec des bruits bizarres et une musique planante ce pitch non..? On baigne dans le new age mystiquo-bizarro-portnawo-grandiloquent.

Rien d’étonnant, nous sommes là face au dernier avatar des Wachowski. Les WW qui ont commis MATRIX, les scènes au ralenti, le fameux bullet time...

L'un des films les plus pompés de ces deux dernières décennies. Élégant, fun et au scénario relativement carré. 

Après ça se gâte, on entre dans le fumeux, désespérément sérieux et imbu. Les deux épisodes de la saga auraient dû rester dans les cartons, cela nous aurait évité une fatuité ridicule à l'humour involontaire : 


Et inversement !

Les WW naviguent depuis entre ces deux point le plutôt fun et réussi (MATRIX 1 donc, SPEED RACER oui j'assume), le new age bidon voire la bon gros navet moussu (JUPITER ASCENDING, une bonne grosse merdum). 

Une exception, le tout premier BOUND, une petite pépite.

Mais il y a quelque chose chez les WW qui les sauve toujours un peu, un minuscule peu : ils sont sincères. 

Ainsi CLOUD ATLAS, long film, un brin indigeste, préserve malgré tout quelques belles scènes et une foi naïve en la bonté humaine touchante. 

SENSE8 la série des WW ne nous épargne pas les écueils de la fratrie : musique planante tous les deux plans, ralenti et message martelé sur la richesse de nos différences. Sans subtilité mais avec sincérité. Il faut dire que l'un des deux frangins, anciennement Larry, est devenu Lana. 


Son héroïne transsexuelle de la série est de fait particulièrement présente et plutôt juste. Le regard des autres qui te laserise et te découpe en lamelles étiquetées, ils doivent connaître les WW. 

Ce n'est certes pas la série la plus fine de l'année. Encore une oeuvre à tiroirs, obscure et mystèèèèrieuse ! les aminches. Généralement, ces séries se crachent en plein vol. mais pour l'instant la trajectoire est bien tenue et les connexions entre les 8 héros...


... sont joliment mises en scènes, quelques moments de grâce glanés dans un gros pâté ésotérique. Faut voir sur la distance...



Rentrons dans le dur maintenant les aminches.

Hardamental 


Babal is back !

Tard dans l'année, suite à une programmation étrange de la chaîne NBC qui pensait qu'HANNIBAL est une série parfaite pour l'été !!!!!!!!!!????????????

Sont complètement cons ou bien ?

Mais avant d'aller plus loin.


Je vais spoiler !

Ceux qui n'ont pas encore vu le pilote de la saison 3, voire toute la série, s’arrêteront là...

Aucune réclamation ne sera acceptée.

La direction décline...

Etc.

Bon...


....


Nous en étions restés sur un final hallucinant et gore de saison 2. Babal a décimé le FBI, s'est délesté de ses dernières peaux mortes, éventré Will Graham, égorgé Jack Crawford et toutikiki.

Le voilà désormais à Florence, sous l'identité du Dottore Fell, menant une vie d'érudit, spécialiste de Dante et son enfer qu'il promet aux autres.

Et on voit que le créateur de la série mélange allègrement les diverses époques de la biographie Lecterienne. On est là, présentement, bien après son arrestation par Will Graham, en pleine époque Clarisse Starling.

HANNIBAL  a des audiences infinitésimales. Le Show-Runner, abdiquant toute idée de succès populaire, se lâcherait-il ? Ce pilote est un modèle d'expérimentation  : 

- musicales. Une musique déstructurée, une dysharmonie cintrée.

- De mise en scène, les flashbacks succèdent au temps présent dans une grande maîtrise. Les ralentis sur les gouttes de sang se multiplient (un peu trop ?) dans une image aux couleurs patinées, un grand bravo au chef op'.

- De script. Là où d'autres séries laisserait au principal héros le temps de revenir. Ce pilote est exclusivement centré sur Hannibal et sa nouvelle identité florentine. La meute à ses mollets arrivera plus tard.

Et puis il y a 


Gillian Anderson. 

Équilibre magique entre une terrible sensualité et une fragilité, une peur, une terreur. Belle (à tous points de vues) actrice.

D'héroïne en arrière plan ces deux dernières saisons, elle prend du galon et devient la fiancée involontaire du monstre.

Comme toujours HANNIBAL c'est zéro humour et peu d’amabilités à partager. Je conçois toujours qu'une série que j'aime n’accroche pas mes ami(e)s et rectoversal. Je le comprends encore plus facilement pour HANNIBAL que d'aucun(e)s pourraient trouver prétentieuse. Quant à moi, je la vois fascinante et un poil dérangeante. 


Mais quelle réussite pour l'auteur Thomas Harris et son invention de papier...

STOP !!!

Je sais bien qu'Hannibal Lecter est fait de chair, de sang (beaucoup) et d'os. Et qu'il a parfaitement réussi sa reconversion. 


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