dimanche 1 mars 2015


Salutations les aminches. 

Vous le sentez vous aussi ?

Ce truc dans l'air, un peu rance, cette odeur douceâtre et trop sucrée du moisi en devenir...

Le réac is back les filles. Le réac est tendance. 

Les républicains bon teint ont rongé leurs freins, les jantes et le bas de caisse depuis trop longtemps. Obama dehors, c'est pas pour qu'une gonzesse aux seins qui tombent prennent la place qui leur revient de droit ; nom d'un Créateur !

Et cela suinte un brin dans ces deux œuvres que je voudrais aborder avec vous Mesdamessieurs...

Mais d'abord reconnaissons cela à nos créateurs (avec un petit c) zétazuniens. Ils sont efficaces. S'il y a une qualité (?) que je ne dénie pas aux deux opus suivants, c'est bien celle là, cela fonctionne, formellement c'est carré et propre. 

Carré oui. Propre Hum....

Pèlerin est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Autrefois il dirigeait un service de surveillance interne regroupant l’ensemble des agences de renseignement américaines. 

Une jeune femme assassinée dans un hôtel de seconde zone de Manhattan.

Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.

Un homme énucléé vivant devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.

Des restes humains encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.

Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.

Et un fil rouge qui relie tous ces événements, avec un homme résolu à le suivre jusqu’au bout.

L'espionnage : deux écoles. 1/ Je bourre ma pipe, j’affûte mes dossiers et je travaille la pâte humaine. 2/ Rien à branler d'ces conneries, je passe en mode Jack Bauer, pas le temps de faire popo et au moindre doute je flingue une rotule. 

Je vous laisse deviner le tempo choisi pour ce (bon) thriller aux rebondissements réguliers et bigger than life. C'est plutôt bien écrit JE SUIS PILGRIM par rapport à la concurrence et l'on suit sans déplaisir les tribulations du super agent américain qui seul avec sa bite et son couteau son portable et son Glock va sauver le monde, occidental hein, le seul qui vaille vraiment la peine d'être sauvé. 

Terry Hayes, l'auteur, ne fait pas mystère de ses sympathies. Ancien journaliste mentionne la quatrième de couv', il ne devait pas chroniquer dans les pages les plus à gauche du spectre politique... 

Ce qui nous vaut quelques phrases primesautières : 

"Le type me crut fou. Mais vu que dans sa religion il est acceptable de lapider une femme adultère, nous étions plus ou moins à égalité."

Bien. Voilà une saine critique d'une religion. A cela prêt que Hayes n'étend pas son esprit critique aux autres cultes. Et si l'on lisait la bible dans le texte hum... On ne trouverait pas ici et là quelques horreurs ? Mais Pilgrim en a surtout après le Coran, vu que c'est lui qui est en tête de gondole.

La vision de l'Arabie Saoudite est acerbe elle aussi (rien de choquant cela dit), mais cette "lucidité" (qui s'étend à tout le Moyen Orient) s'arrête aux frontières des USA. Aucune critique là, non...  Ainsi un peu plus loin : 

"Je pense, comme les juifs, que nous avons cru à la bonté naturelle de l'homme, nous n'avons jamais cru que cela arriverait"

Voilà les propos que tient un as des services secrets américains. Une pointure. La crème de la crème. La vache ! Un responsable du contre espionnage qui se fie à la nature humaine. C'est beau. Complètement con. Mais beau. Ça se comprends faut dire passque les Naméricains ils sont tous gentils ouais. Et les Arabes tous méchants. 

Terry Hayes fait comme tous ses potos néo-réacs. Il essentialise. Tous les Arabes sont des islamistes vouant l'Oncle Sam à l'annihilation, toutes les femmes sont douces de caractères, tous les Américains sont patriotes. Etc. 

C'est une oeuvre patriote. Et patriote ce n'est pas un gros mot non. Mais de là à dire que c'est un bel adjectif. 

Patriote AMERICAN SNIPER l'est tout autant. 


On va faire l'impasse sur le synopsis hein... la vie et l'oeuvre de Cris Kyle le plus prolifique des snipers de l'armée américaine qui a multiplié les cartons pendant la guerre de Bush fiston. 

Les Américains, ils sont comme tout le monde. Ils apprécient modérément d'être bousculés. Il y en a eu des films sur la guerre en Irak. JARHEAD (bon), LES ROIS DU DÉSERT (très bon) pour la première. GREEN ZONE, LA VALLÉE D'ELAH, FAIR GAME etc pour la seconde. Tous ces films qui posaient question et se demandaient, juste comme cela, si on ne nous avaient pas pris un peu pour des pauvrets du bulbe. 

Mais aucun de ces films n'a eu le succès phénoménal de AMERICAN SNIPER au box office. Papy Clint qu'on avait laissé yoyotant sévère de la touffe, soliloquant devant une chaise vide pour gronder Obama, tient sa revanche.

Il n'est pas complètement fini. 

Heureusement qu'il nous a donné des pépites humanistes Eastwood, des MILLIONS DOLLAR BABY, GRAN TORINO, pour qu'on ne le réduise pas à un vieux cons faf sur les bords et la raie au milieu. 

Il peut faire joujou avec ses Hummers cela dit et jouer à plein le partenariat fructueux avec un Pentagone qui a une gaule phénoménale devant le résultat. 

Un film bas du front. 

Certes Cris Kyle ne se pose de question et le monde se réduit à ce qu'il en voit dans sa lunette de visée. Bien sûr, c'est avec des mecs de ce calibre que l'on mène des guerres. Oui Jack Bauer fait le sale boulot pour que l'on puisse profiter à plein de notre style de vie. Je connais le refrain. 

Clint aussi. Il en joue l'air à la perfection. Chapeau Maestro. 

Sans recul, sans mise en perspective. 

Tous les Irakiens ne sont que fanatiques, la guerre est CallofDutysée à bloc. Ça et là bien sûr quelques scènes pour nous rappeler que tuer c'est caca, mais noyées dans une ode à un America is back Reaganien. On dirait RAMBO II mieux filmé et mieux joué. 

Ce film est une oeuvre de propagande. Ni plus ni moins. Deux visions s'affrontent : les Texans, Steson et Red Bull et les bobos couilles molles et sodas light. Clint n'aime pas le soda light.

Moi ça me fait penser à une scène de THE ROCK,le film avec Sean Connery, Nicolas Cage et Ed Harris. Celle ou Ed balance une réplique interminable de Thomas Jefferson sur le sang des patriotes qui refleurira l'arbre de la liberté, une connerie dans le genre. Papy Sean lui rétorque cette réplique d’Oscar Wilde : "le patriotisme est la vertu des brutes".

Pas mieux.

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