jeudi 12 mars 2015

Zoum zoum zen...
La scène se déroule dans l'un de ce ces bosquets jalonnant un magnifique 18 trous de Californie. Un homme vieillissant à la calvitie naissante (James Patterson auteur de nombreux thrillers best sellers) discute avec un grand échalas à la calvitie franchement assumée (Harlan Coben auteur tout aussi bestsellerisé que le précédent).  

Cette conversation a pu être captée grâce à ces micro multidirectionnels qui donnent l'air de se balader avec une parabole satellite.


Ecouter les oiseaux... Bien sûr...
"Ouille...
- Votre bloguerie ! ils vont nous entendre...
- mais c'est que ça piquote ces buissons Clafoutine.
- Chuuut !

- Bon James, je crois que je suis bien au dessous du Par et que tu m'en dois une.
- Je le crains. Dis moi Harlan, ton dernier bouquin ça avance
- Oui. L'histoire d'un agent du FBI intuitif qui traque un tueur en série particulièrement retors ! Et toi ? 
- Quasiment fini. Un profiler du FBI qui enquête sur un serial killer singulièrement ingénieux.
- ...
- ...
- Ahem, sinon Harlan, tu as vu pour Stephen King ? 
- Quoi donc ?
- Il a sorti un thriller. Garanti sans monstres ni fantastique.
- Et alors. 
- Très bien foutu.
- L'enfoiré !"


La fiabilité allemande.

Après l'apologie d'un rappeur qui a beaucoup fait pour la poésie contemporaine, les appareils dentaires et la philogynie, Mr Mercedes a pu la tester en fonçant au volant d'une Mercedes dans une foule attendant l'ouverture d'un salon d'offre d'emplois. 

Ce fut la dernière affaire de Bill Hodges, flic désormais à la retraite. Mr Mercedes n'a pas été appréhendé. Maintenant Bill occupe ses journées en constatant l'inanité des programmes télévisuels et en sentant l'alacrité métallique du canon de son revolver sur sa langue. Bill n'a pas la forme. 

Mais un jour il reçoit une lettre. Mr Mercedes le contacte avec le secret espoir d'acculer Hodges au suicide. 

Un dangereux jeu entre un chat redécouvrant ses griffes et un rat perversement intelligent s'installe...

King is back. Encore. Je serais le Pentagone ou toute autre officine œuvrant aux marges de la légalité, je m'intéresserai à Stephen King et à sa consommation médicamenteuse. Il a trouvé un moyen de se passer de sommeil. Je ne vois que cela pour soutenir un tel rythme. 

Un pavé annuel bien juteux. Le genre armoire normande en pin massif à ne pas confondre avec le modèle réduit en balsa. 

Mais c’est surtout la constance dans la qualité qui laisse rêveur.

King s'attaque là à un genre qu'il a peu exploité, le thriller. Pas de croque mitaine sous le sommier, non, une histoire toute simple d'un tueur et de son chasseur, de la confusion entre la proie et l’œil derrière la lunette de visée et l'interchangeabilité de ces deux places.

Enfin... Quand je claviote simple... Disons que King ne multiplie pas inutilement les rebondissements artificiels qui polluent habituellement ce genre de production. On a sa dose d'action bien sûr, c'est la loi du genre et c'est tant mieux. L'écriture de Sa Majesté est tout à la fois familière et précise. Comme d'habitude. Elle est cinématographique, comme souvent. Découpé en chapitres courts, alternant l'enquête de Hodges et les tourments et démoniaques projets de Mr Mercedes, le récit se déroule frénétiquement et l'on tourne les pages avidement. On se surprend à envisager quels acteurs pourraient tenir les rôles respectifs dans une future adaptation probable (pour ma part je vois bien Jeff Bridges dans le rôle de Hodges et Jesse Eisenberg ferait un excellent Mr Mercedes).

Mais King s'éloigne de ces rouages un brin mécaniques que l'on retrouve quelque fois (bien trop souvent à mon goût) dans ces gros opus en têtes de gondoles nous promettant frissons et twist final démentiel. 

Pour preuve le préambule de MR MERCEDES, génial, ces 15 premières pages sont vraiment... Et bien elles témoignent que King est un foutu bon écrivain.

Le petit plus de King, son supplément est dans l'âme qu'il insuffle dans ses lignes. Une fois de plus, l'attention portée à ses personnages emporte l'adhésion. Hodges est un flic touchant et Mr Mercedes et bien... Il est saisissant et pourrait bien s'inviter à la table des convives Kingiens référencés.



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