vendredi 4 avril 2014

"Jean-Marc !!
- C'est Manuel maintenant M. le président.
- Ah oui, c'est vrai. Bon j'ai pris une décision, une grande résolution.
- Laquelle ? M. le président.
- Je vais changer de modèle, fini Oui Oui au pays de Gandhi. 
- C'est une bonne idée ça ! Alors quelle sera votre nouvelle source d'inspiration ? Hoover ? Elliot Ness ? L'inspecteur Harry ?
- Nan Franck Underwood. J' vais faire comme lui, TOUS LES NI...VELER CES FILS DE... LEUR MAMAN. COPE, FILLON ET TOUS CES SALES EN...QUIQUINEURS. ARGH ARGH !!!!!

- 'Tin on l'a perdu,  Ségo vite les électrochocs ! 
- Peux pas Manuelito, on les a filé à l'équipe de tournage de SECTION DE RECHERCHES.
- Merdum, trahi par les forces de l'ordre..."

Bien le bonjour Mesdamessieurs. Oui je pense que Franck Underwood doit faire des envieux dans notre classe politique. Qui est Franck Underwood ? Le principal protagoniste de 

Franck underwood est le chef de la majorité démocrate  au Capitole. Le président fraîchement élu lui a promis le poste de secrétaire d'état à la politique étrangère. 

Mais le président change d'avis. L'est fumasse Franck et comme Franck est un sociopathe en costume trois pièces, l'est plutôt du genre colère froide et élimination systématique et implacable de ceux qui lui bloquent la route du pouvoir suprême. 

Franck peut compter sur sa femme Claire qui ferait passer Lady Macbeth pour une dame patronnesse en fin de vie. 

Va y avoir du sang sur les cravates en soie.

House of Cards est le remake d'une mini série anglaise de 1990.

Série de très bonne facture mais qui date un peu. Netflix a décidé de rajeunir tout ça et de transporter le tout au Staaaaaaaaates. C'est une bonne initiative. En effet, nous baignons dans un monde américanisé, le soft power américain nous tient par les baloches. Sans avoir mis les pieds au Capitole, sans connaître les arcanes de Washington et ses longs couloirs marbrés, nous sommes quand même en territoire familier.

L'investiture du président, main sur la bible, l'autre sur le coeur, tractations en coulisses  et compromission (ou non) des médias ne nous dépaysent pas trop. Et si le débat est parfois un peu technique, l'élégance de la réalisation et de l'écriture nous fixent sur le canap'

L'autre bonne idée est d'avoir confié les premiers épisodes à David Fincher le réal de SEVEN (entre autres hein, ZODIAC, MILLENIUM, THE SOCIAL NETWORK etc.). Et c'est un virtuose Fincher, il élève le pilote à une qualité de réalisation réellement somptueuse. 

L'autre atout, c'est le casting me direz vous ? Et bien...


Y'a du lourd. Kevin Spacey 'tin ! on s'en pourlèche les babines et... Comment dire... On est un brin déçu. Attention l'est bon et juste Spacey (c'est Kevin quand même, faut pas déconner). mais on s'attendait à des étincelles et ce n'est pas du niveau de Matthew dans TRUE DETECTIVE ou Mads dans HANNIBAL. 
En outre, HOC réinvente l'aparté, Kevin fixe la caméra et s'adresse directement à nous, procédé astucieux et savoureux si l'on en abuse pas. La saison 1 en fait un peu trop mais le tir est rectifié dans la saison 2 où ces petites parenthèses sont plus pertinentes et claquent d'autant plus dans ta face. Enfin Spacey semble plus à l'aise, plus en phase et ses regards matois à la caméra, ses yeux au ciel, sont assez piquants.

Robin Wrigth, elle, est belle, vraiment magnifique mais glaciale. La banquise c'est "vamos à la playa" à côté. Du coup on a un peu de mal à se sentir concerné. La saison 2, pour ce que j'en ai vu pour l'instant, lui laisse plus de place et accentue son côté manipulateur. On doute de chacune de ces paroles et ces moments de sincérité, de doute, semblent calculés et rentrer dans un grand plan d'ensemble. 

Moi mon chouchou, c'est Peter Russo, incarné par l'impeccable Corey Stoll (que l'on verra bientôt en premier rôle dans la série de Guillermo Del toro tiré de sa trilogie romancée LA LIGNÉE). Peter Russo, avec ses démons, ses failles et ses convictions aussi. Un peu d'humanité dans ce monde de ténèbres.

L'un dans l'autre (et inversement) HOC est une excellente série politique désespérée (certains diront lucide). Tout est une question de perspective. Ce qui nous semble ici vulgaire négoce de marchands de paillassons, se métamorphose, par la magie de la mise en scène, de la fascination qu'exerce le cœur du pouvoir américain sur les nôtres, en une leçon de tactique politique, Clausewitz et Sun Tzu en action...

Oui Franck Underwood doit faire des jaloux chez nous au paysdesdroitdelhomme.


Je confirme Frank c'est un gars comme ça !
Un poil inquiétant non ?

Mais je sais bien pourquoi notre président voudrait être comme lui : 


Chaudard va !

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire