mercredi 26 mars 2014

Mesdamessieurs, j'ai déjà signalé que je n'étais point fan des films de Kubrick mais le mythe Kubrick est assez fascinant. Je trouve le cinéaste plus intéressant que ses films froids, cérébraux et certains aussi palpitants qu'une soirée électorale sur France 3. Mais Kubrick charrie sont lot de mystères, de légendes et d'opacité. Un anti-Spielberg en somme, l'ami Steven étant aussi transparent que l' eau claire.

Kubrick est le metteur en scène ultime, total, L'Orson Welles des années 70 et 80. Ses films se prêtent magistralement à une lecture en profondeur, en biais, dans les grandes longueurs, avec pléthore de sous textes et théories fumeuses. 

2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE par exemple avec HAL (l'ordinateur, au disque dur qui prend la tangente et fond les plombs) qui fait référence à IBM (H juste avant I, A juste avant B, bon z'avez compris)... Bon c'est là le sous texte le plus évident et connu (et exact, c'est en fait Arthur C Clarcke, l'auteur de 2001 qui a utilisé ce procédé en premier) des films Kubrickien. 

Mais ce n'est rien à côté du Graal des fanatiques du Da Kubrick's Code: SHINING et l'objet du documentaire : 

Le réalisateur interroge les principaux exégètes de SHINING et compile ainsi les diverse théories qui foisonnent autour du film de Kubrick. 

J'ai vu SHINING. Je me souviens d'un film maîtrisé de bout en bout avec un Jack Nicholson en roue libre mais absolument génial. Et un film flippant, vraiment ! Bref un grand cru. Le côté cérébral et désincarné de Kunbrick se justifie ici amplement. L'un de ses meilleurs films, sinon le meilleur.

Susciter la peur, la vraie, celle qui vous hante, ce n'est pas donné au premier venu, ni même au second... Mais cela ne suffit pas aux intervenants de ROOM 237.

En visionnant ROOM 237, je pensais à Madame Villechenaud. Qui est Madame Villechenaud ? Ma prof de français de seconde et première. Ah les textes de français et ses analyses capillotractées. Peu importe que l'auteur n'ait pas voulu signifier ceci ou cela, qu'il n'en ait jamais eu l'ombre d'une intention ; les signes cachés sont là juste sous nos yeux. Il suffit de chercher et de faire preuve d'imagination. Et l'imagination ne fait pas défaut aux divers interviewés de ROOM 237. 

Formellement, ce film est très agréable à regarder. Toutes les images sont composées de films de Kubrick et autres. Les interlocuteurs ne sont jamais montrés et font preuve d'un sérieux hilarant. 

Ainsi l'un d'entre eux voit des images subliminales à chaque plan. Il est le seul à les voir réellement : 

Ici une méga érection avec un bloc de papier... Bien sûr vieux... T'as pris tes gouttes au fait ? 
Il est quand même conseillé d'avoir déjà vu SHINING avant de mater ROOM 237. Si c'est le ce cas, je recommande chaudement ce documentaire en me félicitant (en espérant) que les spécialistes Kubrickiens, nous faisant part de leur expertise, se cantonnent à ce champs d'analyse. Surtout ne débordez pas les gars, le 11 Septembre, par exemple, ne vous concerne pas. On est bien d'accord... 

ROOM 237 est le symptôme flagrant de la mythologie de Kubrick. Kubrick ne fait jamais d'erreurs, ni de faux raccords. Tout, absolument tout (une chaise qui disparaît d'un plan à l'autre) fait sens !

Bon les aminches, pour ceux qui veulent aller plus loin, entrez les ami(e)s mais à vos risques et périls et abandonnez ici tout imprévu et surprise...

DOMAINE DU SPOILER 


Ok c'est sûr ? 





Quel est le sens caché de Shining ? Hum..? Il se dégage trois principales théories. En fait il y en a un peu plus mais celles là sont mes préférées : 

La théorie Géronimo


SHINING est une allégorie sur le génocide commis contre les indiens d'Amérique.

Les tentures, la tête du bison et les boites de conserves Calumet. 

Voilà voilà...

Si en plus on ajoute que l'Overlook (l'hôtel où se déroule la quasi totalité de l'histoire) a été bâti sur un cimetière indien.

SHINING, à la base, est un bouquin de King, complètement remanié par Kubrick qui n'en a gardé que la trame la plus grossière. Dans le livre ce cimetière indien n'est jamais mentionné...


La théorie Point Godwin

SHINING parle de la Shoah. Deux arguments pour soutenir ce point de vue :

- La machine à écrire qu’utilise Nicholson est de marque allemande. Avec un aigle sur le devant, semblable à l'aigle nazi.

Ahahah. Là ça claque sa mother face !

 - Danny le gamin a un tee shirt avec le chiffre 42 en référence à 1942 !

Pfiout à ce niveau stratosphérique on a du mal à suivre. 

Pour le nain, ça m' échappé... Totalement. Aïe Hi Aïe Ho on rentre de  DAC STTTTTTTTTTTTOOOOOOOOOPPP !

J'veux pas d'ennuis... 

Et last but not least...

La théorie "mais on n'y est jamais allé j't'dis"

L'une des légendes urbaines les plus tenaces est que les Américains n'ont jamais été sur la lune. 

Avec 2001 sur son CV, Kubrick a tout filmé en studio ou dans le désert, ce n'est pas très clair. 

SHINING est un long aveu silencieux de Kubrick piégé par des clauses de confidentialité drastiques. Y a des preuves. 

- Danny a un pull avec Appolo 11 dessus
- La clé de la fameuse chambre n° 237. Tout d'abord, dans le livre c'est la chambre 217. Dans le film c'est la chambre 237. WHAT THE FUCKKK !!! pourquoi ce changement ? 



Passque la distance Terre Lune, béotien(ne)s.  La distance entre la lune et la terre est de 384 000 kms (à peu de chose près). ?????????? Soit 238 908 miles, approximativement 237 000 miles, d'ou la chambre 237... Pourquoi pas la chambre 238 ? Me direz vous. A cela, je rétorquerai, je rétorquerai... Plus tard.. 

Mais c'est pas fini. Sur le porte clé, on aperçoit ROOM N° 237, soit deux mots possible, ROOM hein c'est marqué dessus, mais aussi MOON et si l'on double le N de numéro et que l'on utilise le ° de N° on obtient MOON NO.

Moi ce mec je l'admire. Sérieux. C'est bien d'avoir un hobby. 

Il y a aussi le motif du tapis qui est censé rappeler le pas de tir d'Appolo 11 ????????? Et les boite de conserve... je ne m'en souviens plus, ça renvoie au carburant utilisé ou à une pièce du module, un truc comme ça...

Ces gars (et fille qui voit un minotaure dans un poster de skieur, je n'invente rien !) vouent un véritable culte à Stanley Kubrick. ce n'est pas une formule creuse pour une fois, c'est vraiment du ressort du religieux. Kubrick est leur dieu, et comme toute divinité, il est omniscient. 

Alors pour conclure les nami(e)s, un illuminé imagine regarder Shining dans le sens normal, du début à la fin. En même temps, il monte le film à l'envers de la fin au début et superpose les images. ce gars croit réellement que Kubrick a pensé son film, minuté ses scènes au cas où un cintré aurait l'idée de regarder son film à l'endroit, à l'envers et en même temps ! Superposé ! Alors bien sûr on obtient parfois quelques images saisissantes : 


Le massacre du passé annonce celui à venir...
Evidemment, il occulte totalement les nombreuses juxtapositions totalement foireuses. Le pouvoir de la foi... 


Ce type trouve d'ailleurs que sa vie ressemble à celle de Jack Torrance (le personnage interprété par Jack Nicholson), il est au chômage  il a un petit garçon et prévoit d'aller avec sa petite famille dans un endroit isolé. Réellement vieux ! Tu as vraiment vu SHINING ? Moi je suis sa femme je lui dis:

"- Je vais acheter des agrafes chéri..."

Et hop vamos à Caracas, direct !

Voilà les aminches, on voit enfin le bout de ce (trop) long post. Mais quand même ... Y a rien de caché dans SHINING ? Vraiment ? 

Argh ! En fait... Bon... Vous savez que King a détesté SHINING, de toutes les molécules de son corps tordu. Il a mené une espèce de guérilla,  essayé d'infléchir Kubrick. Une pure bataille d’ego. Qu'il ne pouvait gagner en fait. 

Alors que la voiture avec laquelle la famille Torrance arrive à l’hôtel Overlook est une Volkswagen jaune, celle du livre était rouge. Kubrick fera apparaître celle de King plus tard dans son film, lorsque Dick Halloran, le chef cuisinier, prend la route sous la neige pour rejoindre l’hôtel et qu’il aperçoit en chemin. Une Volkswagen rouge écrasée sous un poids lourd ! Un beau doigt d’honneur envoyé à l’écrivain qui selon la légende l’a rendu fou !…


Celle là, je l'aime bien ! 

2 commentaires :

  1. Suis d'accord avec l'esprit global du post, mais je sauverais l'hypothèse indienne. En plus des éléments cités, ajoutons la mère qui s'habille en indienne et surtout Danny qui trompe son père dans le labyrinthe végétal en effaçant ses pas... bref, une ruse indienne !
    L'hypothèse de la dénonciation du génocide indien et plus globalement des crimes racistes des Etat-Unis peut se raccorder à d'autres éléments évidents, tel le racisme des fantômes de la golden room. D'autre part, on peut penser qu'il y a aussi d'autres fantômes plus bienveillants (les indiens ? ), par exemple ceux qui suivent Danny dans les couloirs, avec une steadycam flottante et qui ne suit plus Danny quand il va rencontrer les jumelles.
    Enfin, la photo finale, le dernier plan, où la date inscrite correspond à un massacre de noirs aux Etats-Unis.
    Bref, on est loin du gars qui aurait la gaule sur un plan ou la chambre 237 qui aurait dû être 238, il y a de la matière !

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  2. coucoil naminonyme. Je te laisse volontiers la tutelle de cette thèse indienne qui n'est pas la plus fumeuse de toutes ok. Sinon je suis en plein dans ça : http://www.urban-comics.com/sweet-tooth-tome-1/

    Connais-tu ?

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