vendredi 28 mars 2014


Ah, je vous le dis les filles, la piraterie ce n'est plus ce que c'était. Ce ne sont plus maintenant que jeunes fanatisés et affamés (l'un n'étant pas sans rapport avec l'autre) de la corne de l'Afrique ou jeunes boutonneux, cheveux gras, soda et chips devant un clavier.

Bon les cheveux gras, on a mais pour le reste....

Revenons donc à cette formidable série qu'est BLACK SAILS. Là les aminches, on tient un hit. Une série toute à la fois fun, rythmée et ambitieuse. Le package, tout en un.

On avait laissé nos beaux forbans et nos accortes escortes (maispasque) à la veille d'un bouleversement majeur. L’Angleterre siffle la fin de la partie, fini l'anarcho-utopique arrangement ayant cours jusque là sur l'île de Nassau, le royaume de Sa Majesté veut reprendre la main et mettre fin aux passe droits. Ça va envoyer de la fonte, j'vous l'dis !

Mais le capitaine Flint (oui, celui de L'ILE AU TRÉSOR) s'allie avec Eleanor Guthrie pour contrer les perfides Albions. 

Pour cela Flint a une solution, une quête éperdue, tel Aguirre cherchant la cité d'Eldorado, lui traque sans répit l'Urca de Lima, légendaire galion espagnol, rempli ras les cales d'or et de richesse. 

Il doit, à cette fin, bénéficier du soutien d'Eleanor, la fille du lord qui gouvernait Nassau mais qui a connu quelques revers de fortune. Tient les rênes maintenant Eleanor et fermement. Cette femme est une claque cosmique au cliché de la bombe blonde au citron pressuré, au QI d'un plat de flageolets froids. Une femme de tête bien faîte et bien remplie.

Les femmes ont un rôle fort dans BLACK SAILS, elle ne sont pas là que pour s'évanouir, faire le tapin ou se faire violer.

Pour preuve Max (dont j'apprécie tout particulièrement le jeu charnel et sensuel, hum...) qui s'est allié à John Silver (oui, celui de L'ILE AU TRESOR), marchant encore sur ses deux jambes, pour tenter de revendre l'itinéraire de L'urca. 
Max, ancienne amante d'Eleanor, va passer un sale quart d'heure. Fait quand même pas bon être une femme en ce temps là (parmi tant de plans temporels peu favorables à la condition féminine). 

Le reste du casting est à la hauteur : 


Entre les manoeuvres de John Rackam trop intelligent pour son époque et son amante Anne Bony qui tente elle aussi de naviguer dans un univers masculin (maniant particulièrement l'arme blanche, elle suscite crainte et respect)...









Les rodomontades du Capitaine Vane et les scrupules de l'honnête Billy Bones (oui, celui de L’ÎLE AU TRÉSOR)....

Les caractères sont dessinées au fusain, dans les détails et non à gros traits...

L'intrigue est suffisamment complexe pour que l'on s'intéresse à la suite et point trop embrouillée pour que l'on tique devant des rebondissements sautillants

En outre la plupart des personnages ont réellement existé (Eriq le rouge doit saliver à grand litre devant son écran), l'Urca de Lima a réellement navigué. Insérer ainsi l'histoire officielle de la piraterie et celle fictionnelle de L'ÎLE AU TRÉSOR est un tour de force. 

Enfin la réalisation est au diapason. Les scènes sur terre, plus intimes et politiques, alternent avec bonheur aux combats en mer. Ces combats sont intelligemment rendus avec un vrai sens de la dramaturgie, de la violence et du sort constamment sur le fil du capitaine Flint, frôlant en permanence la mutinerie.

J'vous l'dis les moussaillon(e)s, c'est une foutue réussite BLACK SAILS, 8 (trop) petits épisodes qui filent comme un sabre dans la chair humaine !

Laisse toi tenter mon ami(e)...

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