mardi 18 février 2014


L'autre jour, je devisais tranquillement avec mes jeunes stagiaires tout en ramassant leurs dons, quand l'un d'eux m'a posé une question intéressante : 

"-Maître, où est passé Kevin ?
- Heu non pas cette question là. Kevin a eu un accident malheureux avec un fusil à pompe...
- Et Raoul, l'est passé où Raoul ?
- 'Tiiiiinnn ! L'AUTRE question merdum ! A quoi ça sert qu'on répète ! Bon Raoul est absent,  une mauvaise manipulation avec une tronçonneuse. Bref... Pepito, vas y avec LA question.
- Dites nous Ô Maître vénéré : quelle est la meilleure saga SF ? 
- Pfuitt... Merci Pepito. Tin c'est pas compliqué ! Suffit de lire la fiche..."

Donc THE saga SF Mesdamessieurs. Déjà, on a l'embarras du choix, mais on peut raccourcir et avec le sens de la subjectivité assumée qui me caractérise, j'ai établi une short-list : 

- Le cycle de LA CULTURE de Ian Banks. Mais ce n'est pas vraiment une saga, Banks a créé un univers délirant et totalement cohérent avec LA CULTURE mais chaque livre peut se lire indépendamment. il n'y pas l'enchaînement d'évènements qui constituent la trame bien serrée d'une bonne Saga qui se respecte.
- ENDER de Orson Scott Card. Ok on a les bon critères. Mais seuls les deux premiers livres sont vraiment bons, après ça se délite un peu. 

Non en fait les aminches...

A ma droite : 


Le pape de la SF, je dirais même le papa... Digne représentant de ce que l'on appelle l'âge d'or, la SF à la papa. Isaaaaaaaaac  Battling Dad  ASIMOV. 

Isaac Asimov ouaip ! Le Victor Hugo de la SF avec les favoris et tout. Asimov a écrit le cycle de FONDATION 



Le Cycle de Fondation se déroule environ 22 000 ans dans le futur de l'Humanité, qui s'est répandue dans toute la Galaxie, occupant 25 millions de planètes avec un quintillion (un milliard de milliard) d'êtres humains. Tous ces mondes sont regroupés dans l'Empire Galactique, qui a pour capitale Trantor, la planète habitable la plus proche du trou noir central.


En l'an 12 065 de l’Ère Galactique (démarrée à la création de l'Empire), Hari Seldon, mathématicien âgé, fait beaucoup parler de lui. Se basant sur la psychohistoire, science qu'il a inventé et qui permet de prédire l'avenir grâce aux mathématiques , il annonce publiquement que la chute de l'Empire est proche, et inéluctable. Trente mille ans de barbarie sont au programme.

Pour pallier cela, Seldon a secrètement mis au point le Plan Seldon, dont le but est la constitution, au bout de mille ans seulement, d'un Second Empire Galactique, encore plus grandiose que le premier. C'est pour le mener à bien qu'il crée deux Fondations, de structures opposées mais d'égale importance.

La Première, publique, et ignorant tout du Plan, part s'installer dans les extrêmes limites de la Périphérie Galactique, sur la planète Terminus. L'autre, secrète, chargée grâce à la psychohistoire d'assurer la réalisation complète du Plan, est situé à Star's End « là où finissent les étoiles. ». 
Merci wiki...

Le Cycle de FONDATION se compose de

1- FONDATION
2- FONDATION ET EMPIRE
3- SECONDE FONDATION
4- FONDATION FOUDROYEE
5- TERRE ET FONDATION

Ultérieurement Asimov ajoutera PRELUDE A FONDATION et L'AUBE DE FONDATION. Mais je parle là de la série originale. j'ai lu FONDATION jeune collégien et ce fut un émerveillement, je suis donc forcément partial. Mais je l'ai relu depuis et l'oeuvre d'Asimov reste impressionnante. En fait c'est toute l'oeuvre d'Asimov qui se répond et se déploie depuis LES ROBOTS 

- Je rappelle pour les béotiens les 3 lois de la robotique établies par Asimov : 

1- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.


2- Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.


3- Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi -

jusqu'à TERRE ET FONDATION qui conclue la boucle. 

En outre, Asimov a une trouvaille de génie : la Psycho-histoire qui permet de prévoir l'avenir pour un immense ensemble de population, une boule de cristal pour les masses. Evidemment si un individu particulier arrive à infléchir l'histoire... 

La série suit principalement l'évolution historique, sociale, économique et politique de la Première Fondation, qui se développe comme une entité politique normale, à la seule différence près que ses habitants possèdent une certaine sérénité : puisque Seldon a prédit qu'on s'en sortirait, et puisqu'il était "savant", on a tout intérêt à le croire ! Quoi que l'on fasse, on est sûr de le réussir : c'est Seldon qui l'a dit ! Et c'est précisément ce que Seldon voulait. Grâce à cette confiance, les habitants de la Fondation vont s'étendre dans la Galaxie décomposée, entreprenant sans le savoir la réunification.

Cette saga a reçu le prix spécial Hugo de la meilleure série SF de tous les temps. Malgré le style un peu plat, pour tout dire un poil scolaire d'ASIMOV. Une table est une table, pas de fioriture. Une sorte de Simenon de l'espace. De plus, il faut bien avouer que la psychologie des personnages n'est pas le fort d'Isaac mais le rythme haletant et la cohérence de l'ensemble alliés à la magie de l'enfance font du cycle de FONDATION un sérieux challenger.

Mais attention à ma gauche : 

Le barde du futur, le Grand Ecrivain Fraank Fabulous Barbu Heerbert. Non ce n'est pas un chanteur de folk pécheur de saumon en Alaska, amateur de substances psychotropes. Quoique pour ce dernier point...

Non l'ami Frank est surtout connu pour : 
Arrakis, planète aride, gigantesque désert, et son peuple les Fremen qui l'appellent DUNE. 
L’eau y a la valeur de l’or. Pourtant, ce monde focalise toutes les convoitises dans un empire galactique monumental. Car là seulement y pousse l’Épice, une drogue aussi rare que puissante, qui augmente la durée de vie, aiguise les perceptions et permet la prescience. 
Des sables parcourus par des vers gigantesques. Une incessante lutte de pouvoir entre les Maisons Nobles Atréides et Harkonnen. Un ordre secret exclusivement féminin, le Bene Gesserit, manipulant les gènes pour provoquer l’avènement d’un surhomme. Les Fremen, peuple qui a su dompter le désert et rêve de rébellion et de messie. 

Bienvenues dans les seventies les filles. Bon Dune a été écrit en 1965 mais on sent l'influence du mouvement hippie : conscience écolo et émancipatrice blotties dans les pages et une table est un petit peu plus qu'une table... DUNE n'a pas vieilli malgré la date relativement éloigné de sa parution et reste à ce jour le roman de SF le plus vendu au monde. ah ah ! Ça claque sa mère ça hein ! Hum... DUNE est aussi connu pour son adaptation (ratée mais comment faire autrement) Lynchienne avec Sting à l'écran : 


Et son fameux slip en fonte ! Vamos à Mikonos laïlaïlaï !!!!
DUNE est un roman phénoménal. Frankie y va aussi de son idée de génie : l'Epice. 

L’humanité a conquis une grande étendue de l’univers, notamment grâce à une mystérieuse substance dénommée « Épice » ou « Mélange ». L’Épice constitue un puissant stimulant cérébral et permet à certains humains de décupler leurs capacités psychiques. De plus, elle accroît considérablement la durée de vie et immunise le corps contre de nombreuses maladies. 
Son origine précise est un mystère et les quantités disponibles sont rarissimes ; elle est par ailleurs impossible à synthétiser. L'ensemble de ces paramètres lui confère une valeur monétaire particulièrement élevée.
Wiki on t'a reconnu...

On ne trouve l'Épice que sur la planète Arrakis. Etre nommé gouverneur d'Arrakis est donc un privilège redoutable. Privilège car on devient de fait l'un des hommes les puissants de l'Empire mais redoutable car on se retrouve au centre d'intrigues, de complots et avec une espérance de vie considérablement diminuée. 

Le premier livre de Dune raconte comment Leto Atreides nommé gouverneur de Dune va faire face à ces complots et comment son fils Paul va devenir Muad'Dib, le messie.

Grandiose. mais après ça se gâte. Et L'EMPEREUR-DIEU DE DUNE est même un pensum, une somme de réflexion philosophiques, de contemplations majestueuses et de sentences définitives sur l'amour, la guerre la vie, les vaches et la tourte aux airelles... Chiantissime...

Mais quand même DUNE...

"Qui ? Ô Seigneur, Ô grand Ruban de Möbius  Grand ordinateur de la destinée des mondes, Suprême...
- Ta gueule Pépito. Lis ta fiche !
- Quelle la meilleure saga de SF Ô Maître ?"

Et bien le gagnant est...

...

...


J'suis content d'être content moi !
Daaan j'suisunsuperecrivain c'estmoiquiledis Simmons.

Ouaip. Ayant déjà lu des interviews de Danny je peux vous certifier que la modestie n'est pas sa qualité première, voire deuxième. 

Mais il faut lui reconnaitre ça à Dan. S'il a certes commis des livres tout justes passables (ses romans policiers ne sont pas terrible). D'autres disons pas mal mais sans plus (DROOD). Il aussi accouché de quelques très bon livres (TERREUR) et au moins deux chefs d'oeuvres : L'ECHIQUIER DU MAL et : 


LES CANTOS D'HYPERION racontent en quatre volets l'histoire d'une humanité en danger dont le sort se joue sur la planète Hypérion. 

Les deux premières parties, HYPERION et LA CHUTE D'HYPERION retracent l'épopée d'un groupe de voyageurs envoyés en pèlerinage vers les tombeaux du temps sur la planète Hypérion.

Ces voyageurs ont été envoyés par l'Église gritchtèque et l'Hégémonie (le gouvernement interplanétaire des humains) afin de rencontrer le Gritche. Au fur et à mesure de leur périple, chaque pèlerin livre son histoire.

Le cycle d'ENDYMION commence 272 ans après les évènements relatés dans les deux premiers romans. Quelques personnages restent présents tandis qu'apparaissent de nouveaux protagonistes. Le roman Endymion introduit le personnage de Raul Endymion, un ancien berger puis soldat reconverti comme guide pour chasseurs. Sa mission principale est de sauver et de protéger Aenea (Enée), fille de Brawne Lamia, un messie venu des temps passés.
Wiki again

Bien sûr les aminches je pourrais vous en dire plus. Vous dire que l'idée des Distrans, genre de portail dimensionnel permettant de passer d'une planète à l'autre, comme l'on franchit une porte, est la preuve d'une imagination débordante et maîtrisée. Vous en dire plus sur le Gritche, mais je préfère de loin vous inciter à vous plonger dans ce monde de feu et de fureur, dans les vies émouvantes, désespérées et terribles des pèlerins. Il peut être content Simmons, l'a écrit une somme. Un sommet.

"- Maître, maître ! 
- Oui jeune stagiaire, qu'y a-t-il ?
- Vous avez triché Maître, vous citez Asimov et Herbert pour finir par choisir Simmons. Ce n'est pas du jeu, je suis une peu perplexe devant ce tour de passe passe un peu médioc...
- Dis moi Pepito, tu veux revoir Kevin et Raoul ?
- Je peux Maître ? Je les aimais bien moi Kevin et Raoul...
- Approche Pepito, Assis-toi..."


Aïe Pépito !



4 commentaires :

  1. >>> DUNE est aussi connu pour son adaptation (ratée mais comment faire autrement) Lynchienne avec Sting à l'écran...

    Oui mais non.
    Pas ratée.
    Juste tronquée et remodelée à une autre sauce, mais bonnarde, quand même.
    Zut, à la fin ! Crotte ! Flûte, beurdel ! Y'en a marre de ses ayatollahs d'Herbert qui me casse la version de Lynch, sous prétexte qu'elle serait "ratée".

    Les vers des sables m'ont bien fait triper. Et Sting aussi, au passage. D'ailleurs, je ne comprends pas ce commentaire désobligeant sur les slips en fonte. Ils peuvent s'avérer utiles et esthétiques. Bon, là, j'ai pas d'exemple, mais j'suis sur que j'en trouverai...

    Nan, mais bon, c'était pas si mal, quoi, pour un film des années 80.
    ...

    Fait chier. On va encore dire que j'ai des goûts de merdre [:(]

    Anonyme, plus que jamais...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui bon je te rejoins un poil cher Céd... oups plouf plouf naminomyme voulais je dire. Alors si tu veux Dune est un ratage certes mais magnifique. Passque ça reste du Lynch déjà... Ensuite j'avoue que j'aime bien Dune aussi mais si tu n'as pas lu le roman tu ne comprends pas grand chose. Nan en fait le roman est supérieur au film à mon sens mais le film est quand meme tout à fait regardable...

      Supprimer
    2. Et je complète en fait je trouve que le film ne tient pas ses promesses. Il portait en lui les premisses d'un véritable chef d'peuvre de la sf mais nan, ce n'est pas BLADE RUNNER juste un film pas mal avec quelques fulgurances quand même, les vers sont réussis et le rodéo dans le sable c'est de la balle.


      Supprimer
  2. Ouais, bon, ok, ok.
    Mais en même temps, t'en connais beaucoup des adaptations supérieures au bouquin d'origine ? Aha, mine de rien, hop, là, j'viens de te donner un bon sujet pour un prochain article...
    De rien.

    Et "si tu n'as pas lu le roman tu ne comprends pas grand chose"... au bouquin, c'est vrai. Les manipulations génétiques du Bene Gesserit, le grand plan, toussa. Le bouquin est 100 fois mieux en matière d'intrigues, de complexité scénaristique.
    Mais "plastiquement", le film est une entité à part entière, j'trouve. Bon, j't'avoue, ça fait un bail que je l'ai pas revu, je ne te parle donc que du ressenti que j'en ai gardé. Et t'oublie la BO, ça envoyait du boudin, aussi.
    M'enfin, c'est clair que ça a du vieillir un poil, pour reprendre ta métaphore pilaire, j'me fais pas trop d'illusions.

    RépondreSupprimer