jeudi 16 janvier 2014

Da ! Je l'avais dit à Mikhaïl de ne pas faire du hors piste...

Aujourd'hui Mesdames et Messieurs, nous allons parler du Camarade Trotsky, entre autres....

Cet homme de constitution somme toute malingre, d'un courage physique indéniable, a été l'un des meneurs de la révolution d'octobre. Il était chef de l'armée rouge et, aidé par une intelligence aigüe, il a mis une bonne tôle aux armées des Russes blancs. 

Mais il avait un défaut Trotsky, de son vrai non Léonid Bronstein, il était orgueilleux. Il n' a pas vu venir Staline. Il a sous-estimé ce paysan géorgien mal dégrossi, ce montagnard un peu balourd. Staline avait l'intelligence matoise des médiocres et il a pilé sévère tous les successeurs de Lénine. Exit Léo, envoyé au fin fond de la Sibérie glaciale. Et c'est justement là, en Sibérie que débute ce très grand roman : 

Difficile de savoir de quel homme parle exactement Léon Padura. Les 3 protagonistes de ce fantastique récit aiment les chiens. 
Que ce soit Trostky, qui lors de ses exils successifs trouve du réconfort dans l'amour canin.
Que ce soit Ramon Mercader, programmé, formaté, pour croiser son chemin.
Que ce soit Ivan le narrateur qui relate l'étrange rencontre qu'il fait avec un autre amoureux des chiens sur une plage de Cuba.

Nous suivons, nous vivons ces trois trajectoires qui finissent par se croiser, se percuter...

Ce roman est magistral. Dans sa construction tout d'abord. Les vies parallèles de Mercader et Trotsky sont contées avec un grand sens du tragique et de l'inéluctable. Ivan, quant à lui, nous livre un portrait saisissant de Cuba et découvre effaré cette époque. 

Il fait aussi très fort l'ami Léon, il fait revivre un temps où l'on pouvait s'écharper, tuer et massacrer pour des mots : révisionniste, social bourgeois. A notre époque de pisse tiède, c'est un sacré contraste ! Mais point de nostalgie chez Padura. D'abord il est Cubain, alors les lendemains qui chantent, les grands soirs, etc... Il les a vus, lui,  les lendemains qui sont semblables à hier et les grands soirs qui ressemblent à des matins grisâtres, de gueule de bois et de cendriers froids. Enfin, son récit est aussi un mode d'emploi : comment briser un homme, annihiler sa personnalité et ses rêves pour en faire un parfait instrument. 

Vous l'aurez compris j'ai adoré L'HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS. C'est un très grand roman qui installe un suspense étouffant alors qu'on connaît la fin. Très fort !











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