jeudi 9 janvier 2014







" La plupart de mes romans racontent des histoires simples à des gens simples, l'équivalent littéraire d'une grande frite ou d'un Big Mac chez McDonald. "





L'a pas tout à fait tort sa majesté... Ah ! Stephen King. J'ai commencé au lycée : CARRIE adoré, CA dévoré, SIMETIERRE 'tin ! SIMETIERRE ! Faut être tordu quand même...

Stephen King écrit beaucoup. Vraiment beaucoup. La bibliographie de Stephen King fait autant de pages que le dernier Nothomb... à l'aise. Alors, forcément, il y a un certain déchet. J'ai décroché pendant INSOMNIE il me semble, pas terrible ce bouquin. Les Big Mac c'est sympa. Un temps. A force, ça écoeure.

Le temps passe. On délaisse Stephen King. On ne s'en fait pas pour lui. Il continue à écrire et vendre. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais, quand même, un Big Mac avec des frites. Vraiment ? A ce compte là, Marc Lévy c'est du tofu.

Qu'est ce qui se passe quand tu manges du tofu ? Ou quand tu lis du Marc Lévy ? Rien. Il ne se passe rien.

Stephen King, juste du Fast Food, du Fast Reading ? CARRIE, SHINING, LA TOUR SOMBRE, tudieu LA TOUR SOMBRE ! Stephen King est un foutu écrivain si vous voulez mon avis.

Et si et si... Ho là là quelle histoire. Et si tu pouvais tuer Hitler hein? Ou un autre grand classique : si tu pouvais empêcher l'assassinat de Kennedy ah ah !!!
Jake Epping est un prof de littérature. Pas super heureux mais pas trop malheureux non plus. Jake a un bon copain Al qui tient une gargote , tout en longueur; genre roulotte ou wagon. Et dans sa réserve, il y a une porte qui donne en 1958... Et voilà Jake embarqué, débarqué plutôt en 1958 avec une mission : empêcher Oswald de tuer Kennedy.

Comme souvent chez King, le fantastique n'est qu'un prétexte. Du reste, les romans ratés de King, à mon sens, c'est quand le fantastique prend le pas et le garde. Le voyage temporel de Jake va l'emmener en 1958 et on le sent, King adore les années 50, les petites villes, le rock'n'roll, le folklore américain : les matchs de football américain le dimanche, les barbecues. Mais King aime beaucoup moins le Texas (saisissant portrait de Dallas). 

Point de nostalgie chez King : "« les Américains éprouvent beaucoup de nostalgie. Peut-être parce qu'ils ont oublié à quel point le passé puait, commente son héros. Ou parce qu'ils n'ont jamais envisagé cet aspect-là des Pimpantes Années 50 ». Les années 50 puent le sexisme, la pudibonderie, la ségrégation raciale (un détour par des toilettes de station-service suffit : une porte pour les messieurs, une pour les dames, et une planche pourrie pour les gens « de couleur »)".

King est profondément américain, il a toujours eu une relation ambigüe avec son pays. Cela se sent terriblement dans ce livre

King prend son temps comme toujours. Comme toujours, il croque merveilleusement ses personnages. Il est un formidable conteur et il nous conte l'épopée de Jake Epping. Si vous n'avez pas lu 22 / 11 / 63 je vous envie. Ferez-vous comme moi ? j'aurais pu lire ce livre d'une traite, engloutir cet énorme pavé comme une gaufre au Nutella  un soir de novembre. Mais j'ai ralenti le rythme. Je ne voulais pas quitter Jake, pas tout de suite.

Comme c'est un post garanti sans spoiler je vais m'arrêter là, mon enthousiasme pouvant faire fourcher ma plume. "Un Big Mac avec des frites" King ? C'est bien possible. Mais un bon Big Mac après une cure intensive de tofu est un pur délice.

2 commentaires :

  1. Bon. Culinairement, on n'est pas d'accord, hein ? Un Big Mac ?? Du nutella ?? Mais passons. On doit passer sur tellement de choses en même temps ^^

    J'avais décroché de King après Insomnie, aussi. C'est rigolo tous ces points "communs" finalement ^^ Y avait quand même plein d'idées intéressantes dans Insomnie, par exemple, j'ai jamais pu couper une fleur, depuis insomnie, ni en mettre dans un vase, ça me fait trop de peine.

    Effectivement, l'horreur de King est un prétexte à asseoir une galerie de personnages. Que se passe t-il si... ? Comment vont réagir les gens si... ? On est dedans dans Dôme, à fond ! Et l'histoire, la trame, perd tout son intérêt. On réussit à se moquer complètement de la raison du dôme, les ET ? On s'en fout. Des Dieux ? on s'en fout aussi. Ce qui compte, ce qui compte VRAIMENT, c'est que vont faire les principaux personnages ?

    Pour 22/11/63, c'est pareil. L'histoire perd un peu de son intérêt, on s'accroche aux personnages, à leur vision des choses. Oui, il se passe tel truc et tel truc, mais ce qui compte, au fond, c'est l'humain. Et l'humain n'est pas joli joli...

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