dimanche 18 janvier 2015


Bonjour les aminches.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais Noël n'est plus vraiment dans le coup. Autour de moi, j'ai noté que le 24 & 25 décembre ne faisaient plus vraiment risette. Ce que nombre de mes contemporains résume par cette formule lapidaire : "ça me saoule !"

Bien.

Je conçois que cette bonne humeur obligatoire tombant à intervalle implacablement régulier, cette concorde familiale édictée, inévitable, peuvent rendre un poil chiffons.

Personnellement, j'ai parfois souscrit à cette aversion un brin forcée, ce qui m'horripoile surtout c'est d'affronter la foule et les magasins plein la timbale. 

Mais, comme je le claviotais, je dois me forcer. Passque d'abord ma famille est plutôt chouette. Ce qui dommageable : un bon trauma familial ça vous pose un blogueur. Et pis les cadeaux aussi...

Là c'est la loterie, les pulls en poil de yak représentant le prophè... heu non, un coucher de soleil plutôt... ou les chaussons isothermes... 

Mais il y a aussi des bonnes pioches !


La planète Chel constitue une civilisation stable, basée sur un régime de castes particulièrement rigide et franchement répugnant. Ce qui heurte le messianisme de la Culture, vaste société pan galactique que j'ai déjà évoqué dans un post précédent (ici). 

"Modifié" par la Culture, le système politique chelgrien est subitement devenu égalitaire, sans la moindre transition. Porté au pouvoir par la section contact, le gouvernement ne sut évidemment pas gérer cette nouvelle donne. 

La guerre civile qui s’en suivit fut une des plus sanglantes de l’Histoire. Des milliards de morts quand même.

Depuis, cette "Lamentable tragédie", cette "erreur regrettable" n’en finit pas de suppurer. La Culture est assommée par la culpabilité et les chelgriens se noient dans leur amertume. 

L’un d’entre eux, pourtant, vit sur l’orbitale Masaq depuis quelques années et se considère désormais comme un citoyen de la Culture à part entière. Célèbre compositeur, Ziller avait choisit l’exil et quitté Chel, écoeuré par son odieux système de castes. Quand une délégation chelgrienne décide de venir sur l’orbitale Masaq, afin de convaincre Ziller de revenir sur sa planète enfin pacifiée, la Culture y voit l’occasion de se racheter. En fait de délégation, un seul chelgrien est attendu. 

Ancien combattant blessé lors d’une opération de sauvetage, Quillan porte en lui une cicatrice ineffaçable. La guerre lui a pris sa femme, son unique amour, sa seule raison de vivre. S’il vient sur Masaq, c’est officiellement pour convaincre Ziller. Officieusement, il est chargé d’une mission qu’il ne connaît pas encore. Inhibée par une subtile combinaison de nanotechnologies et de chimie glandulaire, sa mémoire lui revient bribes par bribes, et avec elle la nature véritable de son rôle.

Sur Masaq, l’heure est aux grandes manoeuvres. Le Mental qui la régit est lui-même un ancien combattant de la guerre Idirane. Il a vu la mort plus d’une fois et ne la supporte pas plus que les autres. Aidé par un drone de la section Contact et d’un ambassadeur Homomdien, il va tenter d’arranger un rendez-vous entre Ziller et Quillan.

En SF, il en est comme à las végas, le Banks gagne toujours.

LE SENS DU VENT est le cinquième opus que cet auteur situe dans l'univers de la Culture et c'est l'un des plus réussi. Ce livre est, comme souvent chez Banks, un modèle de construction démoniaque. Nous sommes d'abord perdus, largués et puis la force inexorable de la plume, la logique des flash-back insérés dans la trame narrative, les histoires parallèles confortant la vision du mathématicien Gauss que lesdites parallèles finissent toujours par se rejoindre....  Nous nous retrouvons à la fin bluffé et l'esprit clair. A vrai dire LE SENS DU VENT m'a fait penser à du John Le Carré, période LA TAUPE ou LES GENS DE SMILEY pour ce sens du récit, du tempo et du brio.

Le plus de Banks est qu'il lâche la bride à une imagination sur-multipliée  Que ce soit la description de l'Orbitale, des races aliens, de formes de vies totalement improbables (?) et furieusement poétiques, telles les Bethonosaures, immenses dirigeables organiques avec tout un écosystème sur la couenne.

L'humour, pince sans rire, est toujours là. La dérision de Banks, son "j'sais bien que ça a l'air totalement cintré...", les dialogues incongrus, absurdes ; le systématisme à éviter ou dévoyer les poncifs du space opéra...

Mais ce livre, celui là précisément, a un supplément d'âme niché dans ses paragraphes. Il est poignant. La douleur de Quilan qui a perdu sa compagne n'est pas du tout lointaine et improbable. L'amour et le deuil se contrefoutent de la barrière des espèces. 

Cet opus est l'un des meilleurs que j'ai lu et Banks est définitivement un grand écrivain. 

On ne choisit pas sa famille, parait-il. Franchement... Je n'aurais pu choisir mieux. 

Merci mes BBF...







0 commentaires :

Enregistrer un commentaire